MILAN (Reuters) – La semaine de la mode printemps-été de Milan, toujours à l’avant-garde, a accueilli, lors d’un défilé organisé à la discothèque Il Gattopardo, une collection dessinée par quatre prisonnières et intitulée « Codice a Sbarra Jailwear » (mode carcérale, Code-Barres). Ces quatre pensionnaires de la prison de Vercelli, à l’est de Milan, ont imaginé et réalisé cette collection d’ensembles, pantalons courts et mini-jupes imprimés de larges bandes noires et arborant un logo inspiré d’un code barre. Deux d’entre elles n’ont pas été autorisées à assister au défilé en raison de la nature de leur peine alors que les deux autres, l’une libérée il y a peu, l’autre sous l’oeil vigilant de deux policiers, ont été les reines d’un soir. La collection puise son inspiration dans l’expérience de la prison des quatre stylistes amateur. Pyjamas amples aux bandes grises et kaki rappelant les anciennes tuniques des prisonniers ont ainsi alterné avec des hauts à rayures verticales ou horizontales, rappelant, au choix, l’univers carcéral ou les fameux codes-barres. « Ce projet a été mené à bien pour aider les femmes à communiquer sur leur monde au travers des couleurs », explique Maria Ripandelli, une styliste professionnelle qui a travaillé aux côtés des quatre détenues. « Dans cette collection, rien n’est blanc ou noir, tout est question de nuances ». Les vêtements de la collection seront vendus en boutique à travers toute la Péninsule et le projet pourrait être étendu à d’autres prisons. « Cela participe de l’idée d’une prison utile », indique Antonino Raineri, directeur de la prison de Vercelli, arborant lui-même une cravate rayée de la collection Codice a Sbarre. « Ce projet implique un enseignement pour ces femmes, et nous avons constaté que lorsque vous quittez la prison avec des compétences et des perspectives professionnelles, vous avec moins de probabilité d’y revenir », dit-il. Source: http://today.reuters.fr