Kathekon (du grec ancien, au pluriel kathekonta) est un concept stoïcien fondé par Zénon de Citium. Il peut être traduit comme « actions appropriées, » ou « action convéniente avec la nature » ou encore « fonction propre ». Le terme a été traduit en latin par officium par Cicéron, et convenentia par Sénèque. Les kathekonta sont contrastés, dans la morale stoïcienne, avec les katorthomata, ou « actions parfaites ». Selon les stoïciens, l’homme (et tous les êtres vivants) doivent vivre en accord avec la nature (phusis), ce qui est le premier sens de kathekon. Chaque être vivant, selon les stoïciens, qu’il soit animé ou non (plante, animal, être humain), réalise des actions conformes à sa propre nature. Les katorthomata sont pour eux les actions parfaites, dérivées de l’orthos logos (raison; aussi teleion kathekon: un kathekon parfait, achevé). Selon eux, le sage réalise nécessairement des kathorthomata, c’est-à-dire des kathekon doté de vertu; ce qui distingue ces deux sortes d’actions n’est pas, pour eux, la nature de l’acte, mais la manière dont il est fait. Ainsi, dans des circonstances exceptionnelles, un sage (idéal presque impossible à atteindre pour les stoïciens) pourrait réaliser des katorthomata qui, selon des critères ordinaires de moralité, seraient jugés monstrueux (par exemple, avoir des relations incestueuses avec sa fille, si le destin de l’humanité est en jeu; ou encore s’auto-mutiler). La morale stoïcienne est complexe et comporte plusieurs niveaux hiérarchiques. Au premier d’entre eux, celui de l’homme ordinaire, nous devons réaliser les actions qui correspondent à notre propre nature (kathekonta). Mais, selon la conception stricte de la morale propre aux stoïciens, les actions de l’homme ordinaire sont toujours insensées (hamartemata « fautes » ou peccata), alors que les actions du sage sont toujours katorthomata, parfaites. Le sage agit en vue du bien, alors que l’être ordinaire (homme ordinaire, animal ou plante) agit seulement en vue de sa propre survie. Le sage et l’insensé, toutefois, agissent tous les deux en accord avec leur propre nature (cette conception est proche de celle de Spinoza). wikipedia.org