Clapet serti de diamants, vitre en saphir, concierge joignable via une simple touche… le téléphone mobile a aussi son volet luxe. « C’est probablement un des objets les plus personnels que nous possédons. Nous pouvons partir de chez nous sans notre montre, mais pas sans notre mobile » souligne Perry Oosting, président de Vertu. Créée il y a onze ans, la marque Vertu, une filiale de Nokia, a sorti ses premiers téléphones en 2002, après plusieurs années de recherche. Faits avec des matériaux haut de gamme, tels l’acier, la fibre de carbone, le cuir, voire des pierres précieuses, saphir ou diamants, ces mobiles sont commercialisés à partir de 3 000 euros et leur prix peut dépasser 100 000 euros pour du sur-mesure. Sur ce marché au nombre d’acteurs encore très limité, le français Modelabs assiste depuis 2005 des grandes marques de luxe pour la conception et la distribution de leurs mobiles : après l’horloger suisse Tag Heuer et le français Dior, il vient d’annoncer un partenariat avec l’italien Versace. Le marché est porteur, Vertu évoque une croissance à trois chiffres de 2005 à 2008 et à deux chiffres en 2009, après un premier semestre difficile du fait de la crise. Les revenus de Modelabs issus de cette activité, ont eux bondi de 45,7% au troisième trimestre et de 38,8% au quatrième, avec comme marchés les plus dynamiques : l’Asie, la Russie et le Moyen-Orient. Plutôt que de survendre de la technologie, le groupe français préfère offrir le meilleur sur des fonctionnalités essentielles, en particulier l’autonomie, qui est pratiquement le double de celle des produits grand public. Une stratégie qu’a également choisie Vertu dont la clientèle est à 60% masculine, avec une majorité d’hommes d’affaires. Pendant un an, le groupe leur offre de surcroît les services d’un concierge qui pourra leur trouver hôtel, restaurant ou places de spectacle. Un service qu’ils devront ensuite payer au minimum 1 200 euros par an.