Sophiste d’Abdère, né en 489 av. J.-C., mort en 420 ou selon d’autres en 408, avait été portefaix dans sa jeunesse; il devint disciple de Démocrite, enseigna la rhétorique, la grammaire et la poésie, près d’Abdère d’abord, puis dans Athènes (vers 422), fit le premier payer ses leçons et acquit ainsi une grande richesse. Accusé d’impiété par les Athéniens, il s’enfuit sur une barque et prit en mer. Il avait écrit sur la rhétorique, la physique, la politique, mais tous ses écrits furent brûlés par ordre des magistrats d’Athènes. Protagoras fut un des plus éminents sophistes : il disait que l’homme est la mesure de toutes choses, que l’on peut sur toute question plaider également le vrai et le faux, que tout est arbitraire et dépend des caprices de l’homme : lois, vertu, vérité, etc. Platon a mis ce sophiste en scène et l’a combattu dans son Protagoras et dans son Théétète. On doit à Frey (Bonn, 1845), Otto Weber (Marbourg, 1850), et Vitringa (1852), de savantes dissertations sur la philosophie de Protagoras. Geist a donné sa Vie en latin, 1827.