Au centre des débats publics, c’est à dire du café du commerce 3.0, l’Intelligence Artificielle ne cesse désormais d’être décriée et fustigée comme la pire des menaces possible par les autoproclamés chantres de l’humanitude. Spéculations, lamentations, indignations, condamnations, mises en garde prophétiques autour des conditionnelles conséquences de l’avènement du robot intelligent, sur l’emploi, sur la vie, sur le devenir de l’espèce, sur la morale …

À lire et à entendre ces sempiternels oracles de malheur, nous serons bientôt les esclaves d’êtres faits de processeurs et de silicone, incapables d’intelligence émotionnelle et de discernement … Au passage, une petite pensée pour toutes les victimes sans distinction ni catégorisation, ni hiérarchie, qui au passé, au présent et au futur souffrent à cause du prétendu Humain. Les robots seraient pire ? Pire que quoi ? Au cours du temps nous avons repoussé les limites du pire, de la violence, de la bêtise, de la méchanceté, de l’indifférence, nous sommes de moins en moins sensibles à la vraie douleur, trop occupés à nous apitoyer sur les contes de l’écran, trop égotistes, à vouloir tout, tout de suite, à désirer une réponse sans poser de question et à rejeter sans distinction l’accessible et l’ineffable. Aurais-je moins confiance dans une machine, si celle-ci contenait un principe éthique encodé dans son noyau, que dans un humain soi disant doté d’un libre arbitre mais dévoyé ?

Pour Alan Turing : « Les tentatives de création de machines pensantes nous seront d’une grande aide pour découvrir comment nous pensons nous-mêmes » a contrario Stephen Hawking prédit que l’intelligence artificielle pourrait mettre fin à la race humaine… Selon la définition du Larousse l’intelligence est à la fois: L’ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle. L’aptitude à s’adapter à une situation, à choisir des moyens d’action en fonction des circonstances. Etre pensant capable de comprendre, de réfléchir, de connaître et qui adapte facilement son comportement à ces finalités. La capacité de saisir une chose par la pensée…

Est-ce que le développement de l’intelligence artificielle se limite à un caprice de l’homme démiurge ? Sommes-nous destinés à créer le « surhomme » pour nous dépasser ? Quid de la création, de l’art, de l’éthique, de l’ontologie, de l’amour… Nos perspectives : Westworld ? 2001 l’odyssée de l’espace ? Black Mirror ? A définir hors des stéréotypes de l’entertainement, du manichéisme et du profit immédiat ?