Le 22 mai 1848, quelques 60 000 esclaves de la Martinique se sont défaits de leurs chaînes, et de la servitude. En souvenir ce jour, le 22 mai, est devenu à la Martinique le jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Cette date commémorative est fériée en Martinique, suite à la promulgation de la « loi commémorant l’abolition de l’esclavage dans les DOM « , du 24 novembre 1983. » http://www.bellemartinique.com
“Si, comme le disent les colons, on ne peut cultiver les Antilles qu’avec des esclaves, il faut renoncer aux Antilles. La raison d’utilité de la servitude pour la conservation des colonies
est de la politique de brigands. Une chose criminelle ne doit pas être nécessaire. Périssent les colonies, plutôt qu’un principe.” Victor Schœlcher, Des colonies françaises, 1842
“Et ce pays cria pendant des siècles que nous sommes des bêtes brutes ; que les pulsations de l’humanité s’arrêtent aux portes de la nègrerie ; que nous sommes un fumier ambulant hideusement prometteur de cannes tendres et de cotons soyeux et l’on nous marquait au fer rouge et nous dormions dans nos excréments et l’on nous vendait sur les places et l’aune de drap anglais et la viande salée d’Irlande coûtaient moins cher que nous, et ce pays était calme, tranquille, disant que l’esprit de Dieu était dans ses actes. (…) J’entends de la cale monter les malédictions enchaînées, les hoquettements des mourants, le bruit d’un qu’on jette à la mer… les abois d’une femme en gésine… des raclements d’ongles cherchant des gorges… des ricanements de fouet… des farfouillis de vermine parmi des lassitudes…”
Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, 1939 (Martinique)