Découvrez les premiers chapitres de « Double Vingt »

Découvrez les premiers chapitres de « Double Vingt »

PROLOGUE
C U When U Get There (Coolio feat. 40 Thevz)
« Le temps est la substance dont je suis fait. » – Jorge Luis Borges

La personnalité d’une demeure reflète l’essence de celui qui l’habite.
Au seuil de ce domaine s’étend un jardin, vaste, soigné, qui déploie ses charmes sous le ciel clair d’un après-midi de printemps. Le long des allées sinueuses bordées de fleurs aux couleurs vives, une espèce particulière attire notre œil, l’héliotrope, dont les têtes pourpres se tournent doucement pour suivre le soleil tout au long de la journée, symbole organique du mouvement perpétuel du temps. Telles des sentinelles du cycle diurne, elles nous guident vers une fastueuse demeure, dont les pierres, bercées par les éons, témoignent doucement des confidences de leurs occupants. Les hauts pignons et les fenêtres ogivales de l’habitation se dressent fièrement, encadrés par une porte d’entrée richement décorée, transition palpable entre le chaos du monde et l’ordre intérieur qui semble retenir son souffle, susurrant une invitation à franchir son seuil avec déférence.

Au-delà de l’entrée, chaque pas qui mène du hall au vaste bureau, où le maître des lieux ainsi que son invitée ont déjà pris place, résonne sur le parquet ancien. Ces pas sont parfois étouffés par de larges tapis turcs, aux motifs complexes et aux couleurs profondes, teintées de rouge, ocre et beige, créant un contraste avec le bois sombre du sol.

Les étagères, chargées de livres reliés de cuir, et les murs tapissés de portraits austères, surveillent silencieusement la pièce. Une grande fenêtre ouverte sur le jardin laisse s’infiltrer une lumière douce qui danse sur un somptueux bureau Empire du XIXème siècle, situé en son centre. Derrière ledit bureau, le vieil homme patiente, rassemble ses forces. Siégeant dans son fauteuil de cuir patiné par des années d’utilisation quasi continue, il émerge comme le dernier élément d’un tableau de l’école hollandaise minutieusement composé. Son regard, fixe et profond, semble absorber plus de lumière qu’il n’en réfléchit. Penché en avant avec effort, ses mains tremblantes sont légèrement posées sur ses genoux usés par le temps, fixant l’objet posé devant lui avec autant d’intensité qu’un orfèvre en train de tailler sa plus belle pièce. Son visage émacié arbore des rides sculptées par une vie de décisions cruciales et parfois douloureuses, témoignent de son inébranlable probité. De ses tempes dégarnies à son costume sur mesure, chaque détail reflète une présence imposante et réfléchie. Une autorité tranquille émane de lui, homme habitué à influencer le destin des autres. Gardien de vérités longtemps dissimulées. Ses lèvres fines sont désormais prêtes à révéler une confession unique, située aux interstices de la réalité.

« Mademoiselle, pensez-vous que votre « enregistreur » numérique soit vraiment en mesure de capturer les échos du passé ? », l’interroge-t-il, la voix teintée de l’importance du discours qu’il s’apprête à tenir. Les sourcils froncés, il reprend : « Nous devons vous prévenir d’un point essentiel : l’histoire que nous sommes sur le point de révéler transcende les limites du concevable et de la raison. Un récit tissé dans les ombres du temps, si extraordinaire et abyssal, que seule une oreille avertie et prête à remettre en question la réalité peut en comprendre la quintessence. Nous sommes sur le point de partager une vérité, une vérité qui, si vous l’écoutez attentivement, pourrait ébranler les fondements de tout ce que vous pensiez savoir. »

Véra, dont le charme et la jeunesse contrastent avec l’emphase de son interlocuteur, soutient son regard avec une patience mesurée. Ses yeux bleus, légèrement distraits, parcourent rapidement la pièce, s’imprègnent de l’ambiance surannée qui l’entoure. Elle ajuste machinalement son chignon et son attention glisse vers un gramophone discrètement placé à gauche du bureau, dont la surface impeccable luit sous la lumière filtrée, puis elle tourne légèrement la tête à droite, pour admirer une grande horloge au mécanisme complexe, parfaitement disposée entre deux bibliothèques, qui marque le temps avec une précision étonnamment silencieuse. Une petite fortune en salle des ventes, se dit-elle, impressionnée par la majesté de l’objet. Elle n’est pas là pour ça. Ne pas perdre de vue le rôle qui lui a été confié. Sa rédactrice en chef lui a intimé l’ordre de réaliser cet entretien. Un mail laconique, avec l’heure, le lieu et l’objet, sans plus de précisions. Malgré de multiples recherches, Véra n’a pas réussi à dénicher suffisamment d’informations sur son hôte pour préparer en amont l’interview. « Il va peut-être m’avouer que c’est lui qui a tué Kennedy, ou mieux encore, il a hébergé Dupont de Ligonnès. » Un fou rire monte dangereusement en elle. Elle sait qu’il a fait une carrière notable dans les affaires puis en politique, sans toutefois devenir une grande figure publique. Néanmoins, elle espère, sans trop y croire, que ce sujet sera son ticket pour s’échapper des chiens écrasés ou des brèves people qu’on lui refourgue habituellement. Peu importe en réalité, dans tous les cas, elle est payée et d’avance en plus ! C’est déjà ça. « Oui monsieur, tout fonctionne. Assurez-vous simplement de parler distinctement et à un rythme modéré. Elle ajuste délicatement le micro connecté à son MacBook dernière génération. Préférez-vous que je vous guide à travers vos souvenirs, ou souhaitez-vous plonger directement dans le vif du sujet ? »

Le vieil homme émet un rire rauque, interrompu par une série de quintes de toux qui semblent secouer son corps entier. « Oh, il y a bien plus à révéler que ce que vous ne pouvez encore imaginer mademoiselle, » dit-il avec un sourire malicieux. « Mais rassurez-vous, nous n’allons pas censurer notre propos, si c’est ce qui vous inquiète. Cependant, pour vraiment apprécier le récit, nous vous recommandons d’être attentive aux détails, d’écouter avec votre cœur plutôt qu’avec votre raison, et surtout, de ne pas commettre l’erreur de juger trop hâtivement. Demandez-vous toujours ce que vous auriez fait si vous aviez été à notre place. »

Tout en ajustant sa position dans le fauteuil aux motifs floraux hors d’âge dans lequel elle est assise, Véra prépare son bloc-notes, une manière élégante de remettre le discours sur les bons rails si le besoin s’en fait sentir. Un stickers à moitié effacé « It’s like rain on your wedding day » sur la couverture. Une relique personnelle qu’elle chérit et qui lui semble, dans le cas présent, plus adapté qu’un vulgaire clavier numérique.

Avec la permission de son hôte, qui a préalablement fait disposer, par son personnel de maison, sur le bureau divers rafraîchissements ainsi qu’une théière fumante, Véra se sert une tasse de thé au jasmin. La chaleur et l’arôme délicat du breuvage lui offrent le regain d’attention dont elle a besoin. Après un long soupir, le vieil homme ferme les yeux et canalise ses pensées, tel un maître yogi. Lorsqu’il commence à parler, sa voix est d’abord fragile, mais gagne peu à peu en force et en assurance à mesure que les souvenirs affluent. Bientôt, une autre voix semble prendre le relais, celle d’un homme qui a vécu mille vies, un conteur dont la véritable essence ne l’a jamais vraiment quitté. La bobine tourne, et le film commence.
« Bon voyage… » murmure-t-il, prêt à enfin se délester d’un secret trop longtemps enfoui.

CHAPITRE 1
« Yesterdays » (Guns n’ Roses)
“Le passé n’est jamais mort. Il n’est même pas passé.” – William Faulkner

La soirée du 3 avril 2024 s’étire paresseusement sur Bordeaux, enveloppant la ville d’une douce lumière crépusculaire. À ce moment de la journée, elle semble suspendue entre le jour et la nuit, promettant la fraîcheur du printemps et les soirées en terrasse. Dans un petit appartement du quartier historique, les murs en pierre de taille évoquent un héritage vivant, imprégné de l’esprit et du rythme d’une ville en constante évolution. Matthieu se tient debout, silhouette solitaire contre le cadre de la fenêtre, un verre de rosé bien frais à la main. Un air de Alanis Morissette, « You Learn », s’échappe de sa chaîne stéréo, tandis que l’écran de télévision diffuse silencieusement le résumé des matchs de foot de la semaine, mais la musique rock, habituellement si apaisante, peine à calmer ses pensées agitées.

De taille moyenne, tempes légèrement grisonnantes, ses yeux brillent par moments d’un éclat trompeur, surtout quand il se laisse aller comme maintenant à la mélancolie. Ce soir-là justement, la douleur lancinante de son genou, rappel constant d’un accident de ski, semble raviver les regrets tapis dans les recoins cachés de sa mémoire.

Matthieu a trouvé en Bordeaux son refuge, loin de l’éclat et du tumulte de la capitale depuis presque vingt ans déjà. Après son troisième burn out, il s’est mis à son compte dans le conseil. Jamais avare pour en donner, un peu plus pour en recevoir aurait pu être son crédo. L’avantage principal de son métier est de pouvoir composer son temps comme il l’entend, le revers de la médaille, un gros déficit en interactions sociales. Les applications de rencontre le découragent et il s’est dit après, quelques rendez-vous parfois chaotiques, que ce n’était définitivement pas pour lui. Au cours de sa vie, Matt a aimé beaucoup, énormément, à la folie. Mais ça se conjugue désormais au passé.

Julien, quant à lui, est un esprit libre. Un de ces rares adultes pour qui le temps ne semble pas imposer ses marques. Banquier de son état, il déborde, malgré la pression toujours plus forte, d’énergie et de vitalité, se déplace avec autant d’assurance que d’aisance, ce qui attire naturellement l’attention de la gent féminine, peut-être un petit peu moins aujourd’hui, il vieillit. Ses cheveux noirs, coupés court, encadrent un visage au teint hâlé, signe de ses nombreuses escapades en plein air. Ils se sont rencontrés des années auparavant. Des collègues du même âge, quarante-sept ans, qui ont franchi le cap de l’amitié. Unis par une passion commune, nostalgiques d’une époque révolue et des plaisirs de la vie, qui se raréfient sournoisement, sacrifiés à l’autel de la modernité factice.

Le match de ce soir, entre le Paris Saint Germain et le Stade Rennais, n’est pas qu’une simple distraction. Pour eux, c’est un rappel de leur jeunesse, époque bénie où chaque match est un événement, où les victoires et les défaites se vivent avec une intensité propre à la rareté. Lorsque Julien fait son entrée, son énergie contagieuse semble illuminer la pièce. Au même moment Deborah Dyer de Skunk Anansie scande avec ferveur son « Just because you feel good » comme une incantation, Matthieu demande à Alexa de se mettre en sourdine, la Playlist Spotify n’émet plus qu’une mélopée discrète. Vêtu d’un survêtement vintage Nike et de Jordan 3, il évoque l’image parfaite d’un fan des Bulls de Chicago de la grande époque de Michael Jordan. Qui se rappelle de George Eddy ?

Enhardi par son état de douce ébriété et poussé par une conviction propre à ceux qui pensent que la magie existe et que les frontières entre la fiction et la réalité sont plus minces qu’on ne le croit, il se tourne vers Julien, comme possédé « Imagine. Imagine que ce soit possible, qu’on remonte le fil du temps. Je sais, on n’est pas dans Retour vers le Futur mais admettons que nous ayons de nouveau 20 ans. On serait en quelle année, 1997 ? Mais on ne serait pas simplement jeunes… avec notre esprit d’aujourd’hui, notre savoir, nos connaissances, notre expérience. On aurait tous les choix et toutes les opportunités. Pas juste pour refaire les mêmes conneries, tu vois ? Mais… pour, je ne sais pas, faire mieux, vivre plus pleinement. » Il ne s’adresse plus à Julien. Ses mots sont destinés à l’univers lui-même, un vœu lancé dans l’obscurité.

Julien, séduit par l’idée, sourit, l’esprit déjà en train de vagabonder vers cette possibilité, il fanfaronne en citant des conquêtes ou des tentatives échouées « Valérie, Jennyfer, Clara » mais s’appesantit un peu plus au quatrième prénom « Marie », il reprend avec plus d’aplomb, « elles n’auraient aucune chance contre mon charme vieilli au fût de chêne ! » et pour preuve, il vide son verre cul-sec. Son rire brise le moment, plein de légèreté. « À nos 20 ans, alors ! Avec un peu de sagesse en bonus. » Ils trinquent, et ce geste simple scelle leur pacte silencieux.

Mais au-delà des rires, un désir plus profond les habite. Matthieu, livrant au ciel ses volutes de fumée empoisonnée, contemplant le crépuscule qui embrase le ciel, murmure presque pour lui-même et aux étoiles invisibles au-dessus de sa tête, son besoin d’une vie différente, riche de sens et d’aventures inédites, de réparation de préjudices jamais cicatrisés. Ils tiennent entre leurs mains, sans le savoir, leur billet pour une loterie bien particulière, un voyage à travers le temps.

Ils terminent de manger en silence. Le match de foot, pourtant à enjeu, n’intéresse plus. Un excellent repas italien, composé d’antipasti, de focaccia, d’arancini et d’un rosé de Provence en bonne quantité les a comblés d’aise. Chacun, le nez vissé sur son portable, navigue solitaire, au gré des applications aussi superficielles que nécessaires. Fil à la patte intergénérationnel. Quelque part entre les « pour toi » et les « suivis » de Matthieu, un TikTok, promettant une incantation pour exaucer les vœux retient son attention. D’abord effaré à l’idée d’une telle coïncidence, « je te jure, il n’y a pas de hasard, on est sur écoute », il est cependant intrigué. « et si cette fois c’était vrai ? » dit-il, un léger sourire moqueur aux lèvres. Julien s’efforce de retrouver le titre de films ou séries de leur jeunesse qui avaient traité du sujet : « The Ring » non, « Wishmaster » j’ai un doute, « Dangereuse Alliance » « Big », « Retour vers le futur » « Code Quantum » « C’était demain », la liste est longue avec des résultats parfois mitigés sur le plan artistique et scénaristique. « Non mais, les mecs nous prennent parfois pour des lapins de six semaines. C’est pas crédible ! »

Sous l’impulsion du vin et animés par un esprit de défi, Matthieu et Julien décident de tenter l’expérience de l’incantation. L’image de fond de la publication est un ensemble de symboles et de couleurs censées représenter la courbe du temps. Aucun like, aucun commentaire. En bas, à gauche un simple avertissement sibyllin : « Sort extrêmement puissant. Ne s’adresse qu’à ceux qui sont sûrs de s’engager dans la voie du temps. Fréquence basée sur la Résonance Quantique Temporelle. » … mais bien sûr !

Ensemble, ils prononcent les mots. La consigne est précise : répéter trois fois distinctement à voix haute : ‘ya, ikh viln es ya, ikh viln es ya, ikh viln es.’ Ils activent via Alexa la fréquence sonore préconisée par le mystérieux TikTok. Ils entendent une cacophonie de fréquences et de vibrations qui semble défier la réalité, créant une dissonance presque tangible dans l’air autour d’eux. À mesure qu’ils récitent l’incantation, les vibrations s’intensifient, transformant l’espace autour d’eux. Le son gronde, monte en crescendo, remplissant la pièce d’une énergie palpable, presque visuelle. Des ondes électromagnétiques pulsées tournoyent autour du smartphone, projetant des éclairs lumineux et des reflets spectraux qui dansent sur les murs. C’est comme si les barrières entre les époques commencent à s’estomper, laissant entrevoir un lien direct entre le présent et le passé.

Le silence qui suit est profond et total, un calme presque assourdissant après la tempête de sons et de lumières. Un instant suspendu, où tout semble possible, où la frontière entre l’imaginaire et le réel devient floue. Matthieu et Julien restent figés, le smartphone entre eux, vibrant d’une énergie résiduelle. Les anomalies visuelles sur l’écran s’intensifient, suggérant que quelque chose d’extraordinaire s’est produit.

Pourtant, malgré l’étrangeté de l’événement, ils haussent les épaules, mettant cela sur le compte d’une défaillance technique ou d’une mise à jour logicielle hasardeuse.

« Foutue technologie, » dit Julien, alors que Matthieu tente d’éteindre son téléphone chaud comme une poêle en plein service.

Le match de football, avec un score décevant de 1-0 pour Paris, se termine dans l’indifférence générale. ‘Match de merde,’ concluent-ils en chœur, inconscients que l’histoire se souviendra de cette soirée pour tout autre chose que le football.

Julien emprunte le chemin du retour, l’esprit noyé dans un brouillard alcoolisé, teinté d’une torpeur insidieuse qui le détache de la réalité. Il croit voir passer une DeLorean filant à toute allure. « Non mais n’importe quoi ! » Pendant ce temps, Matthieu, après avoir brièvement remis de l’ordre dans le salon, se prépare à affronter la nuit, le cœur serré à l’idée d’un lendemain sans surprises. La playlist Spotify réactivée automatiquement par Alexa, commence à jouer « Time » de Pink Floyd. « Alexa arrête ! » l’assistant vocal d’Amazon s’exécute sans broncher.

Ils succombent presque en même temps au sommeil. Rien, ni rêves ni cauchemars, n’aurait pu les préparer à la suite. Et pourtant, cette soirée en apparence anodine marque la fin de leur vie telle qu’ils l’ont toujours connue jusqu’alors. Le seuil d’un changement radical dont ils ont osé rêver sans pour autant y croire.

CHAPITRE 2 –
Time (Hootie & the Blowfish)
“Nous ne nous souvenons pas des jours, nous nous souvenons des instants.” – Cesare Pavese

Matthieu émerge des profondeurs de son sommeil dans un état de confusion profonde. Son lit, au matelas normalement adapté à la fragilité de ses lombaires, lui semble étrangement étriqué, beaucoup trop dur, comme si quelqu’un l’avait changé pendant la nuit. Tout en se retournant pour chercher sa meilleure position, il se débarrasse de cette pensée absurde, aussi rapidement qu’elle est venue. « Trop de rosé. » Autour de lui, la chambre baigne dans la quasi-pénombre, chaque objet lui apparaît comme altéré, presque méconnaissable. Une mélodie nostalgique s’élève doucement du radio-réveil Aïwa sur la table basse, appareil dont il s’est débarrassé dès l’avènement du smartphone au XXe siècle. Version radio, grésillante en mono, de « I’ll Be Missing You » de Puff Daddy, le haut-parleur a toujours été naze, se dit-il, ce qui n’a aucun sens, sauf dans un rêve particulièrement réaliste. Matthieu se tourne encore une fois et cette fois tombe nez à nez avec l’heure rougeoyante de l’affichage digital qui indique 8h20. « Putain de merde, c’est pas possible ! » Il se redresse d’un bond, comme frappé par la foudre ou piqué par des mouches noires hyper agressives, il s’agit d’une urgence vitale pour la pérennité de son entreprise. « Merde, merde, merde, j’ai rendez-vous à 9h00 avec les RH de Eco-Transcom ! » Il s’exprime à voix haute, plus pour lui-même que pour les murs qui ne répondent pas. Se lève avec précipitation, heurte maladroitement la table de nuit, jure contre ce mobilier soudainement intrusif. Tâtonnant à la recherche d’un interrupteur, la chambre est soudainement inondée d’une lumière crue qui le fait cligner des yeux. Face à lui, un miroir en pied, collé derrière la porte, lui renvoie une image, son image improbable et folle : Matthieu jeune, beaucoup plus jeune, comme si les années s’étaient évaporées pendant la nuit. Il écarquille démesurément les yeux, la bouche ouverte, en proie à un vertige émotionnel, comme un équilibriste unijambiste et sans filet à 30 mètres du sol. « Je suis mort ? C’est pas possible ! Un AVC ? Un prank, c’est juste un putain de prank » un coup monté par Julien après leur conversation d’hier. Il pivote sur lui-même « Non mais c’est sûr, se dit-il pour se rassurer, ils sont tous là, cachés avec leurs caméras à me filmer et je vais finir en pâture sur les réseaux. Bande d’enfoirés ! Ok les mecs, elle est bonne la blague, c’est bon, on arrête, j’espère que c’est bien payé ! » dit-il fébrilement avec une voix qui trahit la panique et qu’il a du mal à reconnaître. Le silence. Aucun bruit autre que celui de la tuyauterie et du réfrigérateur dans le salon cuisine ouverte de l’appartement qu’il a occupé de ses dix-neuf à vingt-cinq ans, à Puteaux (92), en région parisienne. Nu comme un ver, il court fébrilement à travers le salon en quête d’une preuve, d’un élément tangible capable de justifier ce qu’il se passe. Sur la table basse, parmi des cadavres de bouteilles de bière, cendriers remplis jusqu’à la gueule, papiers divers et variés, un exemplaire du journal « Le Monde » plié, fraîchement daté du 1er avril 1997. Ça ne s’invente pas.

En face de lui, encastrée dans une bibliothèque Billy d’Ikea, se trouve son ancienne télé Samsung, un monolithe de plastique et de verre qui fait plier l’étagère sous son poids. Elle est raccordée à un ampli stéréo et à un multi-lecteur CD Sony, entourée d’une PlayStation 1 et d’une Nintendo 64. Il n’y a plus de doute possible : Matthieu se sent comme dans un épisode de « Rick et Morty », propulsé de manière inexplicable dans son propre passé. À cette pensée surréaliste, inacceptable, il est saisi de peur, de solitude, de frissons, sans repères ni direction, à la merci d’un monde qui n’est plus le sien. Un mince filet d’urine chaude coule, en même temps que des larmes d’angoisse, le long de sa jambe. Il a vingt ans. Son rêve d’hier semble s’être réalisé. « Truc de malade », « dinguerie », « ouf peut-être », réel. Il a l’impression d’être victime d’une secousse hypnique mais réveillé.

Perdu, le cerveau et les membres en gelée, Matthieu rassemble le peu de courage qui lui reste, file sous la douche pensant que l’eau chaude lui permettra de réintégrer son époque, ce qui n’est pas le cas et en profite, en se séchant avec une serviette très douce (celles de son futur sont beaucoup plus rêches), pour se scruter, un peu plus attentivement de la tête aux pieds, avec une vue retrouvée : L’embonpoint, fidèle compagnon des dernières années, a laissé place à une silhouette mince et musclée. Là où il s’attend à trouver le témoignage de sa pilosité grisonnante, sa peau affiche une douceur juvénile, juste troublée par l’écho lointain d’une adolescence acnéique. Ses cheveux, aux abonnés absents depuis plus de quinze ans, se dressent sur son crâne avec une vigueur et une densité qu’il a oubliées avec beaucoup d’autres souvenirs de cet âge. Chaque inspiration est une bouffée de fraîcheur, un souffle purifié, libéré de vingt-sept années de nicotine, sensation aussi étrange qu’agréable. Son corps semble avoir été rebooté, remis à zéro. Les années de débauche et d’abandon aux excès en tous genres, effacées. Dans un élan instinctif, il se donne une claque, un mouvement rapide et précis pour mettre à l’épreuve cette réalité bouleversante. La morsure aiguë de la douleur sur sa joue est indéniable. « Aïe ! »

Étrange paradoxe : Ses pensées oscillent entre deux époques. Sa dernière soirée de 2024 « Est-ce que Julien a aussi fait le voyage ? Et comment le savoir si c’est le cas ? » et sa nouvelle présence au siècle dernier. Si ce n’est pas le fruit de son imagination et tout tend à prouver que c’est réel, il a vingt-sept ans d’avance sur l’humanité ! Son esprit d’homme de quarante-sept longues années, éprouvé par le savoir acquis avec le temps et les expériences accumulées, lutte pour s’adapter à cette réalité physique où tout lui semble possible en substance, mais où ses acquis n’existent, pour certains, pas encore. Il touche de nouveau sa peau, lisse, toujours aussi incrédule. « Oh putain !!! » Alanis chante Ironic : « Mr. Play It Safe was afraid to fly. He packed his suitcase and kissed his kids goodbye. He waited his whole damn life to take that flight. And as the plane crashed down he thought. Well isn’t this nice… », « C’est bien le moment ». Le quadra de vingt ans (il va avoir besoin d’un abonnement illimité chez le psychanalyste pour surmonter ce choc), en plus du reste, ne se sent pas totalement à l’aise dans cet appartement qui aurait dû être son sanctuaire. Chez lui et pourtant pas tout à fait. Ses murs renferment son quotidien, sa vie, ses histoires, vécues certes, mais dont les détails se sont estompés avec le temps, sensation à la fois intime et hostile, d’être son propre passager clandestin, un intrus à lui-même en quelque sorte.

La sonnerie stridente d’un téléphone portable Motorola StarTAC (le sien ? A priori oui, il habite seul déjà à l’époque), tranche net le fil de ses pensées, faisant monter en lui une nouvelle vague d’anxiété. « Benoit » Le nom, affiché en caractères noirs sur l’écran monochrome du vénérable appareil vintage, appelle. Avec précaution, il décroche, sa voix étranglée par l’incertitude.
« Oui ? » « Salut Matt, je suis là dans 5 minutes, tu es prêt ? ». Une tempête de merde se profile à l’horizon. Il serre les dents et essaie de se concentrer, vite. « Je faisais quoi en 97, bordel ? La fac de droit ? Malakoff », tout est flou, et on est quel jour ? Probablement jeudi. « Euh, je me dépêche ! » Matthieu aurait vendu un rein pour, dans l’ordre : un café, une clope, une bouteille de vodka, et surtout un iPhone 15 pro. Trop d’informations affluent en même temps. Il est en surchauffe. « Ok, je t’attends dans la voiture » lui répond son ami.

Mais comment s’habiller ? Matthieu ouvre la penderie (il n’y en a qu’une) et essaie d’analyser le contenu de sa garde-robe. Quelqu’un est passé faire le ménage là-dedans, tout est trop bien repassé et rangé. Une pensée atroce le submerge et l’arrête d’un coup, et s’il est victime d’une permutation cérébrale ? Le Matthieu de vingt ans dans son corps de quarante-sept ? Dans ce cas, il ne donne pas cher de ses maigres économies et il va s’en vouloir et se faire la gueule pendant un moment, on est plus proche du XL en 2024 que du S de 1997 niveau fringues…

En tout cas, il ne risque pas de commettre un anachronisme vestimentaire, tout est d’époque et d’actualité. Il ne s’attarde pas sur le costume dans sa housse de pressing, ni sur les chemises (trop long à mettre), enfile à la hâte un caleçon à fleurs, un Jeans noir « Levi’s » 501 taille 31 – 32 (il n’aurait même pas envisagé d’y passer une jambe aujourd’hui), des chaussettes « Burlington », un t-shirt blanc, manches longues, « Fruit of the Loom », un sweat à capuche bleu « Champion ». De toute façon, Matthieu compte s’éclipser rapidement de la fac. Il a besoin de réfléchir calmement et s’il est bien dans sa propre réalité et non pas dans un monde parallèle façon multiverse, ça n’aura aucune incidence désastreuse sur son futur. Son surnom est « l’intermittent du droit », mélange de fierté et de honte qu’il a toujours gardé dans un coin de sa tête. Plus connu pour ses absences que par ses résultats. En réalité, un écran de fumée pour masquer autre chose, mais il ne veut pas y penser maintenant. En revanche, retrouver sa fidèle paire de Nike Cortez qu’il a usée jusqu’à la corde cette année-là, lui apporte un petit shoot de réconfort, tout en regrettant de ne pas les avoir bichonnées. Il en va de même de cet appartement. Il jette un regard de dégout alentour. Quelle idée d’avoir de la moquette ? Avec le temps, il est devenu presque maniaque. 1997, c’était déjà la merde en France, mais pas la même. Se barrer dans le passé juste avant des élections, voilà en tout cas une putain de brillante idée. Il éclate de rire à cette pensée aussi incongrue que sa situation.

Il se ressaisit. Benoît va arriver. Matthieu s’empare instinctivement du sac à dos Eastpak qui doit vraisemblablement contenir ses cours. Abandonné sans ménagement dans l’entrée, preuve de son sérieux scolaire. Enfile un blouson « Carhartt » beige et tout en claquant la porte avec une force qu’il ne soupçonnait plus, n’a pas le temps de se dire, « merde les clés ». Heureusement pour lui, elles sont dans la poche droite de son blouson. Le portable émet une nouvelle vibration. Il l’a machinalement emporté avec lui, découvre au passage une carte bleue à son nom, un billet de 50 francs, des pièces, un paquet de « Winston » souple dans lequel il reste deux cigarettes et un briquet « Bic ».

Ne faisant confiance qu’à son intuition, il longe le couloir, trouve facilement l’ascenseur, au quatrième étage d’un immeuble moderne, aussi récent que propre, fonctionnel, sans aucun charme. Matthieu n’a pas de repères ou de souvenirs particuliers de ce logement, trop de déménagements pour une vie… Il espère néanmoins que des flashs mémoriels surgiront à sa rescousse pour le sauver. D’abord observer, se fondre dans l’environnement. C’est comme le jour où il a sympathisé avec un groupe de Reggae. Les gars adorables. Il a fumé avec eux une substance inconnue (et pourtant il en connaît un rayon) qui lui a causé un black-out de quatre jours. Il espère une issue différente cette fois. Matthieu doit faire semblant. Jouer le rôle de sa propre jeunesse sans se trahir. Tandis qu’il se précipite vers la porte de la résidence, un frisson d’appréhension lui parcourt l’échine. Ce sentiment de déracinement est exacerbé par la perspective d’interagir avec Ben, visage du passé dont il doit se souvenir, agir comme si les années n’ont pas filé, comme si la technologie et les sociétés n’ont pas évolué. Matthieu version double vingt est sur le point de plonger tête première dans une journée qui promet de bouleverser son existence, armé seulement de ses quarante-sept ans d’expérience pour naviguer dans cet espace-temps devenu soudainement son présent.

CHAPITRE 3
Time After Time (Cyndi Lauper)
“La nostalgie est une émotion fondamentale, c’est un peu comme si le passé accrochait le pied du présent.” – Milan Kundera

Cestas, 8h20. Caressée par les premiers souffles d’une douceur printanière, la bourgade s’éveille lentement, au chant des oiseaux et de la nature, enveloppée d’une lumière dorée qui semble embrasser délicatement les 21 degrés du petit matin. « Julien, réveille-toi », la voix de sa mère, douce mais insistante, traverse le voile du sommeil. Certainement un rêve. Il a quitté le domicile familial à vingt-cinq ans, est propriétaire de son appartement à Bordeaux, et habite à moins d’un quart d’heure de chez Matthieu. Il n’y a donc aucune raison valable pour être chez ses parents maintenant. À moins d’une téléportation. Il se retourne, à la recherche de sa position préférentielle. En RTT aujourd’hui, il compte bien commencer par une grasse matinée et ensuite ? il a sa petite idée. Julien sourit intérieurement en y pensant. « Oh Juju, t’écoute ta mère ? ». Là en revanche, ça devient beaucoup plus étrange. La voix bourrue, pleine de masculinité de son père n’aurait jamais peuplé ses songes. Il se redresse, toujours dans les vapes et sent qu’il est nu sous ses draps. Rare de sa part. Il hasarde « Ouais, j’ai entendu » au cas où. La porte se referme doucement. Il se redresse, s’étire, s’arrête net. Impossible. Ce n’est pas son corps. Du moins pas son corps de quarante-sept printemps. Il a beau s’entretenir régulièrement, avoir un excellent métabolisme, il n’est plus du tout dessiné comme cela. Julien ferme les yeux, les rouvre. Pareil. Rien n’a changé. Il se lève, se félicite de la qualité de son rêve, tout en essayant de garder son sang-froid et de se remémorer méthodiquement chaque étape de la soirée précédente. Chez Matthieu. Comme d’habitude, discussions de comptoir, souvenirs d’anciens combattants. Sympa. Très mauvais match du PSG. Décevant. Un peu de vin pour lui, un peu plus pour son pote. Ok. Bonne bouffe italienne. À refaire. Il s’est senti un peu patraque en rentrant, mais rien de bien méchant et s’est couché quasiment instantanément. Ça ne colle absolument pas avec ce réveil à la campagne. Sa chambre n’a pas changé, identique à celle de son jeune âge. Ça aussi, ça ne matche pas. Depuis son départ du domicile familial en 2002, sa mère a reconverti la pièce en buanderie. Cela a été l’objet d’une rare discussion animée avec ses parents. Il aurait voulu la conserver dans son jus, telle qu’elle est maintenant. Conforme à ce souvenir vivant. Alignée. À sa place. Livres, revues de sport, poster de Michael Jordan au mur. Son bureau en bois à tiroirs d’étudiant propre et net. Il se passe la main sur le visage. Plus de barbe. Il n’imagine pas ses géniteurs le raser pendant la nuit, ni le kidnapper pour le ramener dans la maison de Cestas. Absurde. Non, c’est forcément autre chose. Illogique, irrationnel, mais qui devient, de fait, envisageable sous peine de sombrer dans la folie. Son pragmatisme exacerbé reprend inexorablement le dessus. Un trait de caractère extrêmement fort chez lui.

Il plisse les yeux. Les rayons du soleil, audacieux explorateurs, se frayent un chemin à travers les volets entrebâillés, dansant sur les murs et le plafond en d’élégantes arabesques lumineuses accompagnée d’une bande son à jamais liée à cette période de son existence. “Hedonism” de Skunk Anansie (I hope you’re feeling happy now. I see you feel no pain at all, it seems. I wonder what you’re doin’ now…), que sa voisine de maison, Claire vingt-quatre ans, étudiante en Staps, très mignonne et sportive, écoute en boucle chaque matin d’Avril à Juin 1997. Julien s’assoit sur son lit. La lumière joue sur son visage, révélant ses traits rajeunis. Lorsque finalement ses yeux croisent son reflet dans le miroir encastré dans la porte de son armoire, le néo jeune homme ne se montre ni surpris, ni choqué. Il s’y est préparé mentalement. Et pourtant, il s’agit tout de même d’un miroir temporel où son image de vingt-sept ans plus jeune le défie du regard, répliquant chacun de ses gestes avec une précision énigmatique.

Pressé par la demande de sa mère, qu’il prend désormais très au sérieux, il enfile son bas de jogging « Le Coq Sportif », un t-shirt blanc basique, passe en trombe dans la salle de bain, se passe un coup d’eau sur ce visage retrouvé et descend dans la cuisine où l’odeur de pain fraîchement grillé se mêle au café corsé que boit toujours son père, assis en bout de table, tandis que sa mère termine la petite vaisselle. Elle l’accueille avec son sourire habituel, maternel, chaleureux, mais sans rides. Cela le trouble un peu plus. Autant il est presque facile d’accepter son propre rajeunissement mais celui de ses proches ? Il se demande même si ce n’est pas la première fois qu’il les voit tels qu’ils étaient. Pour lui, ce sont ses parents. Une voix. Une présence. Un lien de subordination. Il n’y a rien d’autre à interpréter ou à expliquer.

Son père, sans lever le nez de la table, lit son journal, plongé dans ses pensées. Mais au moment où Julien se sert une tasse de chocolat, faisant grésiller la radio qui diffuse « Time After Time » de Cyndi Lauper, Alejandro lève soudainement les yeux, une lueur d’étonnement passe dans son regard. Il note mentalement ce détail, un frisson d’inquiétude lui parcourt l’échine, mais il garde ses observations pour lui, préférant ne pas perturber le calme matinal de la cuisine familiale. Julien est trop absorbé par sa propre situation pour remarquer quoi que ce soit.

Comment être familièrement décalé ? Julien ne peut l’expliquer mais pourtant c’est ce qu’il ressent. D’un côté, il aurait préféré vivre ce moment à travers le prisme d’un écran, en simple spectateur, plutôt que comme un acteur à part entière mais chaque bouchée de pain et gorgée de son chocolat chaud est un délice. Le goût du vrai, du bon, du foyer. Il réalise que depuis vingt-sept ans, il n’est en quête que de cet instant. Toutes ses expériences, voyages, pour une bouchée de pain du matin de 97. Il aurait pu mourir maintenant, sa vie aurait été parfaite. « Tu rejoins Loïc et les autres chez le père de Stéphane et ensuite vous allez faire quoi ? », « Béa, fiche lui la paix, il est grand maintenant ! », Alejandro, figure paternelle héritée de l’Espagne de ses ancêtres n’aime pas qu’on fouille dans l’intimité de son fils. Il a confiance en lui et n’a pas eu à s’en plaindre jusqu’à présent. De bons résultats scolaires, des amis, solides et sportifs, de jolies jeunes filles à ses basques, aucun souci de discipline. Que demander de plus ? Ne pas avoir raison sur un point qui l’embarrasse depuis ce matin serait un grand réconfort. Il se lève, embrasse sa femme sur le front, une tape amicale sur l’épaule de Julien. Le fils unique du foyer anticipe la suite, Alejandro prend la Volkswagen Jetta lavée de fond en comble un dimanche sur deux, ouvre le portail en faisant attention de ne pas rayer le sol, se rend au siège de l’entreprise où il officie en tant que cadre administratif. Comme Julien ne s’est jamais senti directement concerné par sa situation professionnelle, il n’a aucune idée de son travail précis ni d’où il se trouve. Il sait simplement qu’Alejandro finit à 18h00 précises, du lundi au vendredi, jusqu’au week-end. Pour le déjeuner, il mange un sandwich au jambon ou une gamelle des restes de la veille, dans de très rares cas, un repas d’équipe au restaurant, mais sans vin ni dessert. Une pensée fugace traverse l’esprit de Julien, à peu de chose près, ils ont le même âge.

CHAPITRE 4
« Return of the Mack » (Mark Morrison)
“Les amis sont des compagnons de voyage, qui nous aident à avancer sur le chemin d’une vie plus heureuse.” Pythagore

Guidé plus par l’instinct que par une mémoire encore floue, Matthieu avance vers la Twingo verte, anomalie colorée dans le paysage urbain, clignotants en alerte comme des signaux de détresse amicaux. Au volant, Benoit, dont le sérieux du costume cravate contraste radicalement avec l’allure de Matthieu et sa capuche relevée dans sa hâte vestimentaire. S’engouffrant dans la voiture avec une aisance retrouvée, le jeune passager lance un regard malicieux à son chauffeur du jour, qui pour sa part, fronce les sourcils.
Tout en se frayant un chemin parmi la multitude de voitures coincées dans les embouteillages, le pilote parvient à enclencher son autoradio, façade amovible, lecteur cassettes-CD, le nec plus ultra. Trois notes et Matthieu se dandine comme au bon vieux temps. « Mo Money Mo Problems » de Notorious B.I.G. résonne, emportant Matthieu dans un tourbillon de souvenirs. « Mais ce classique, écoute-moi ça, une tuerie ! Dire que c’est un coup monté de Suge Knight et Puff Daddy », s’exclame-t-il, faisant un signe de gang avec ses doigts. Ben, par essence quelqu’un d’assez taiseux et réfléchi, est souvent sur la corde raide avec Matthieu. Comment lui dire qu’il débloque totalement sans qu’il ne le prenne mal ?
« Tu devrais écrire, tu sais, » suggère Benoit, manière élégante de donner son point de vue tout en sauvegardant sa sécurité. L’ancien quadra hurle de nouveau : « I’ll Be » de Foxy Brown feat. Jay-Z. « Dire que maintenant il est milliardaire, avec sa reine Beyoncé en mode classe et chef d’entreprise alors qu’à l’époque c’était juste un mac » « Mais qu’est-ce que tu racontes ? » Matthieu ferme les yeux, et se maudit intérieurement de ne pas être capable de tenir sa langue. « Non, rien, c’est un rêve que j’ai fait, très chelou d’ailleurs. Ça y est, on est arrivés, cool ! » Ils émergent de la Twingo. Benoit impeccable, devance de quelques pas Matthieu qui se débat avec son sac à dos pour l’ajuster au mieux sur une épaule, le regard en alerte, scrutant le paysage universitaire. Il se sent dans « 21 Jump Street », ces vieux flics qui se font passer pour des étudiants et qui traquent les revendeurs de shit ou truands de la fac. Série avec Johnny Depp, film avec Jonah Hill. Pas mal. Son allure atypique pour le lieu attire quelques regards ; pourtant, loin d’être intimidé, il accueille cette attention avec une pointe d’amusement. « Go », se murmure-t-il, franchissant le seuil de la faculté, prêt à affronter cette journée aux contours encore indistincts.
Dans le flot des étudiants, il se meut avec une assurance retrouvée, bien décidé à embrasser ce retour inopiné dans le temps. Ben est légèrement inquiet, il n’a pas réussi à trouver la bonne formule ni le bon moment pour s’adresser à son ami qui a l’air encore plus déconnecté que d’habitude. Peut-être a-t-il découvert une nouvelle drogue ou abusé de celles qu’il connaît déjà ?
Benoit se signe intérieurement : « Tu te rappelles qu’on a le TD spécial aujourd’hui ? Le contrôle à l’oral ? » Matt ferme les yeux. Comment peut-il donner le change. Il est complètement perdu. « Euh oui, mais je pense que je vais me faire porter pâle, j’ai pas été bien cette nuit. Hyper bizarre. » « Des douleurs, à cause de ton ventre ? ». Il encaisse la question comme un uppercut, elle l’oblige à envisager des événements à venir particulièrement douloureux, qu’il s’est escrimé à fuir pendant de longues années. Le compte à rebours infernal est lancé, il lui reste moins d’un an avant que sa maladie ne se déclare totalement et que ça finisse avec une opération dont il garde encore des séquelles lourdes, enfin plus tard dans son futur présent. Déstabilisé par cette remarque et l’incongruité de la situation, le pré-quinquagénaire a pratiquement les larmes aux yeux. La journée promet d’être extrêmement longue et le risque est décidément partout, comme jonchée de mines anti personnelles à fragmentation. Ce qui l’inquiète le plus, c’est que ses principales qualités peuvent à tout moment se retourner contre lui : une culture trop étendue pour l’époque, l’art de la parole inadapté et surtout un culot hors norme qu’il a savamment cultivé au fil du temps, comme une marque de fabrique. Sans compter une évidence absolue. La faculté de droit, elle, n’a pas du tout changé. Ce qu’il a détesté alors ne lui plaît pas plus aujourd’hui. En vérité, il n’y a jamais vraiment repensé. Les relations qu’il a nouées pendant ses années d’études supérieures et qui ont résisté à l’épreuve du temps sont rares. On n’en reparle jamais. Sujet clos. Encombrant. Oblitéré. Relégué aux oubliettes. C’est comme ça que les souvenirs meurent. Sans photos. Sans anecdotes ou histoires qu’on se répète à longueur de retrouvailles. « T’as pas changé, qu’est-ce que tu deviens ? » On connaît tous la chanson. Sauf que dans ce cas précis, il s’est donné rendez-vous 27 ans avant. La colossale et inesthétique bâtisse abrite des centaines d’étudiants aux objectifs divers. Matthieu ne se rappelle d’ailleurs pas si c’est sa première année ou son redoublement. Info cruciale, parce qu’il n’est pas fâché avec les mêmes personnes et s’est réconcilié avec d’autres. Il pense furtivement à Julien qui doit, pendant ce temps, probablement vivre sa best life, si le sort a fonctionné pour lui aussi.
Au loin, il aperçoit son grand ami Omer avec qui il est encore en contact aujourd’hui, mais à première vue ils sont en froid à ce moment-là. Fichu caractère. Il essaiera de se réconcilier avec lui si d’aventure il reste en 97. Il n’en sait rien, c’est peut-être l’éternel jour de la marmotte, comme dans « Un jour sans fin », ou la mort à répétition de « Happy Birthdead ». Tous les jours le même jour, qui se répète inlassablement, jusqu’à réparation d’un préjudice qu’il est bien en peine de se figurer pour l’instant. Il efface cette pensée inutile pour se concentrer sur son présent. Pourquoi Omer est important ? C’est son ami et il apprécie sa présence, mais surtout il peut servir de boussole mémorielle pour survivre à ce Koh Lanta temporel. Ils se connaissent depuis le lycée, ont fait a minima les 400 coups ensemble. Pour Matthieu, Omer est désormais une cible à prioriser. Pris dans ses pensées, il n’entend pas les commentaires peu élogieux de certains cul-serrés sur son passage. Le seul habillé de cette façon c’est lui. Un peu trop avant-gardiste manifestement pour les futurs avocats. Bande de fachos ! Le TD va commencer. Il s’infiltre dans une grappe d’étudiants, visiblement de son âge, bien sous tous rapports, qui se préparent à l’épreuve en rappelant la manière dont elle va se dérouler. Répartis en groupes de cinq, ils seront soumis à un feu nourri de questions lancées à la cantonade, auxquelles chacun pourra répondre en prenant la parole, quitte à interrompre leurs camarades pour s’imposer par la force de la voix, et à l’instar d’une joute oratoire, il est écrit que seuls les plus éloquents ou les plus érudits se sortiront vivants de ce Battle Royale. Les débats de l’époque sont néanmoins encore emprunts de civilité et même de respect. Matthieu sourit, il pourrait renoncer, se trouver une excuse pour ne pas y participer, comme il l’a initialement prévu, mais le goût du combat est dorénavant ancré en lui. L’heure de la revanche a sonné et mettre tout le monde à genoux l’excite particulièrement. Disparu ce garçon affable qui s’accommodait du système et faisait semblant de s’en foutre pour amuser la galerie, ou par peur de réussir. Il a une nouvelle chance, avec d’excellents atouts en main.

CHAPITRE 5
« Return to Innocence » (Enigma)
“Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.” – Marcel Proust

Dès que Julien passe le seuil de la porte du domicile familial, un vent matinal le saisit, une fraîcheur revigorante qui l’arrache brusquement au confort du connu. Ses foulées résonnent sur les pavés des allées encore endormies, où chaque coin de rue réveille une réminiscence enfouie. Le monde semble immobile, suspendu dans une attente silencieuse, alors qu’il navigue entre des souvenirs fragmentés, tentant de recomposer l’image d’un passé qui lui échappe encore. Une question le hante, surgissant des brumes de l’aube : est-il encore l’homme qu’il a été, ou quelque chose d’entièrement nouveau ?
Dans ses souvenirs, Julien à vingt ans ne joue pas encore le rôle du séducteur qu’il s’est appliqué à devenir par la suite. Au contraire, on le voit comme un jeune homme posé qui préfère la contemplation de la nature à la conquête charnelle. Entre son cercle d’amis, l’affection rassurante de sa famille, les longues heures passées sur les bancs de la fac, et les évasions vers l’océan, il vit une jeunesse simple et sans prétention. Or, à mesure qu’il retraverse les rives du passé, certaines certitudes se teintent d’ombres et de lumières nouvelles. Introspection déstabilisante, faite de nuances dans son caractère, de traits de jeunesse qu’il a peut-être omis ou enjolivés, et cela le pousse à se questionner non seulement sur la véracité de ses souvenirs mais aussi sur les motivations sous-jacentes qui ont guidé ses choix. Ces réflexions révèlent un fossé croissant entre l’image idéalisée de sa jeunesse et la complexité émotionnelle de l’adulte qu’il est devenu. Cette dualité le tenaille, lui offrant à la fois une mélancolie pour ce qui a été et une curiosité pour redécouvrir qui il est vraiment.
Les façades des maisons individuelles sagement alignées sont baignées par la lumière dorée du soleil. En fond sonore continue, le discret murmure de la nature contribue à cette sensation d’émerveillement. C’est comme si, l’espace d’un instant, le temps s’est suspendu, offrant à Julien l’opportunité de redécouvrir son propre héritage sous un angle nouveau, riche de toutes les expériences acquises depuis vingt-sept ans. Avec une curiosité renouvelée et un cœur léger, Julien poursuit son chemin. Ce retour aux sources, loin d’être une simple régression dans le temps, s’annonce comme une exploration fascinante de ce que signifie vraiment être lui-même. C’est une invitation à redéfinir sa place dans le monde, armé de la sagesse de l’âge et de l’insouciance de la jeunesse. L’achat de L’Équipe à un bar tabac-presse fermé en 2004 faute de clients, achève de confirmer ce qu’il sait déjà : Jeudi 5 avril 1997.
Julien savoure cette opportunité inattendue, un cadeau du destin. Chaque pas qu’il fait, chaque sourire échangé avec les passants, devient une célébration de cette jeunesse retrouvée. Il se délecte de chaque instant, aspirant à revivre pleinement cette période, et peut-être, enfin, réaliser certains rêves laissés en suspens. Il a 20 ans. 20 ans ! Une énergie nouvelle anime ses mouvements, un éclat particulier illumine son regard. Une vieille dame, son cabas de courses à la main et un fichu sur la tête, s’arrête pour le regarder attentivement. Le sourire radieux de Julien est si contagieux qu’il semble illuminer son visage marqué par les années. Elle, qui a vécu huit décennies, ne peut s’empêcher de sourire en retour, comme témoin d’une joie pure qu’elle n’a pas vue depuis longtemps.
À travers le paysage contrasté du bourg, où la modernité effleure le traditionnel, Julien redécouvre son terrain de jeu d’antan. Chaque coin de rue, chaque maison lui raconte une histoire familière, une anecdote oubliée. Ici, à la croisée des chemins où il a grandi, tissant un lien indissoluble avec ce coin de Gironde. Les souvenirs affluent, peignant des tableaux de son adolescence libre et insouciante, d’escapades en forêt et de premiers émois au bord du bassin d’Arcachon. Sans la distraction constante de son smartphone, il redécouvre le plaisir simple de la marche, se réjouissant des paysages familiers défilant plus rapidement grâce à ses jambes retrouvées, il est enfin sur le point de se reconnecter avec lui-même loin du bourdonnement incessant du monde numérique.
Il est désormais temps d’envisager sa stratégie, mettre à profit les quelques minutes restantes avant de retrouver Loïc et les autres. Stéphane, Cyril, JF, Tonio. Il pèse méticuleusement le pour et le contre de sa situation actuelle. La sensation d’avoir été catapulté dans le passé avec une maturité et des expériences de son âge adulte le met face à un dilemme unique : comment utiliser cette connaissance acquise sans dénaturer l’essence même de ce que signifie avoir vingt ans ? C’est un cadeau du ciel de pouvoir faire les choses différemment, de ressaisir les opportunités manquées, mais aussi potentiellement un risque, de s’égarer dans les méandres de “ce qui aurait pu être”.
Alors qu’il approche de la maison de Loïc, un mélange de sentiments l’envahit, l’appréhension de sa réaction en voyant ses amis rajeunis, sans femmes ni enfants, la peur aussi de ne plus retrouver sa place. Ce retour aux sources est aussi un test, celui de pouvoir conjuguer son passé et son présent dans un équilibre précaire, celui de réapprendre à vivre avec une innocence perdue. Julien se sent tout de même à l’étroit chez ses parents. Autonome depuis ses 25 ans, le fait d’envisager de devoir de nouveau se plier aux règles de la maison, tout en jouant son rôle d’enfant, lui procure un sentiment qu’il pense étranger à son caractère. Plus. Il en veut plus, pas de façon démesurée ou incontrôlée mais de quoi se procurer le confort, l’indépendance et quelques objets vintage, notamment ceux qu’il a acquis parfois à grand prix, surtout ces dernières années et qu’il convoite dès maintenant. Dans sa chambre d’étudiant, par exemple, on y trouve que des éléments pratiques, utiles, fonctionnels. Pas de télévision, de console de jeu, de vêtements de marque ou de baskets à la mode. Il lui manque ces quelques petits riens matériels pour le combler. Julien a aussi son rêve américain. Chaque année depuis ses 30 ans, il part pendant quinze jours, un mois, parfois seul, parfois accompagné d’amis à la découverte du nouveau monde. Côte Est, Côte Ouest, contrées plus sauvages, matchs de basket, visite de parcs nationaux ou d’attractions, monuments. Il est totalement fasciné et en adoration pour le pays de la liberté où tout est possible pour n’importe qui. En attendant, il mentalise ses tâches prioritaires :
Liste 1 : Les filles : Celles qui l’intéressaient mais avec qui il n’a pas réussi à concrétiser. Celles qu’il a rencontrées à cette époque, mais connues bibliquement plus tard et surtout celle qui est la plus importante à ses yeux, son véritable amour de 1997 à 2000, Marie. Une sensation désagréable. Tout aurait dû se passer pour le mieux dans cette relation et pourtant ça n’a pas fonctionné, pourquoi ?
Liste 2 : Les copains de toujours : Loïc, Stéphane, JF, Tonio, Alex, va-t-il leur raconter d’où il vient et ce qu’ils sont devenus ?
Liste 3 : Les lieux : Cestas, Bordeaux, Faculté, Océan, Stade. Côte basque. Paris ?
Liste 4 : Moyens de communication : Minitel, téléphone fixe, téléphone portable à forfaits limités, ordinateur au début d’Internet.
Liste 5 : Moyens de locomotion : Voiture, Mobylette rangée dans la grange, vélo tout terrain, train, avion
Liste 6 : Ressources : 6500 Francs sur un livret jeune, petits boulots et cadeaux de la famille.
Objectifs : Trouver Matthieu. À l’évidence, il ne pourra pas rester éternellement dans cette situation sans lui et il est aussi curieux de savoir si ce qu’il a raconté sur son passé est vrai. En plus il est parisien, ce qui pourrait s’avérer utile, sans oublier la partie risque, les distorsions temporelles. En espérant d’ailleurs qu’il n’ait pas déjà provoqué des dégâts… Découvrir pourquoi et comment il est revenu dans le passé et si c’est réversible ou non. Influer le cas échéant sur sa situation. Investir, profiter de ses connaissances du futur pour améliorer sa condition…
Il s’arrête de réfléchir. La maison de Loïc est la même, mais plus blanche, moins marquée par les intempéries et l’usure. Autre point important à ajouter à la liste, il est incollable sur les résultats sportifs. Une petite voix intérieure lui murmure que ça pourrait s’avérer utile à un moment ou un autre… s’il reste en 97. Tout à coup, son sourire se mue en une moue dubitative. Est-ce que le processus est réversible ? Ce soir en se couchant, se réveillera-t-il le lendemain matin dans le futur, enfin dans son présent, à devoir reprendre le cours normal du temps ? Il doit profiter de cette journée à fond, juste au cas où.

CHAPITRE 6
I’m Gonna Be (500 Miles) (The Proclaimers)
“Nous sommes nos choix.” – Jean-Paul Sartre

Matthieu s’acclimate mal à la lumière blafarde des néons de la fac, qui jaunit les murs défraîchis. Il observe presque toutes les personnes présentes aux alentours et se remémore à peine quelques visages sans pouvoir les nommer. Il s’efforce de faire abstraction de leurs discussions sur le dernier épisode de “Buffy contre les vampires”, le peu de chances de la France de gagner la prochaine Coupe du Monde – s’ils savaient – et l’engouement toujours présent pour Nirvana et la musique grunge. Il repère parmi les étudiants les habituelles castes de narcissiques, drogués, angoissés, politisés, studieuses, ou pré-féministes, mais il n’a pas de temps à leur consacrer; il trouve plus utile de scanner les styles vestimentaires, expressions, attitudes en vogue et de perfectionner sa couverture.
Premier constat : il n’y a pas beaucoup de diversité ni de mixité, le langage n’est pas encore imprégné de rap et de street culture. Certains garçons viennent le saluer. Les filles lui font la bise. Il semble assez populaire. En tout cas, il ne passe pas inaperçu, et pas uniquement à cause de son accoutrement de banlieusard. Tout est confus dans ce couloir, alors qu’ils attendent une sorte de mise à mort orchestrée par un chargé de TD arrogant d’à peine la trentaine. Soudain, il se retourne et fait tomber involontairement une pile de livres des mains d’une jeune fille. Il ramasse rapidement les ouvrages tout en bougonnant, et le premier sentiment qu’il éprouve en se relevant est de sentir son cœur s’échapper littéralement de sa cage thoracique : Victoria. Il se souvient vaguement d’avoir eu le béguin pour elle. Non réciproque d’ailleurs, mais il attend un déclic, une vague de souvenirs qui pourrait le remettre dans le contexte. Rien ne vient.
« Tu ne peux pas faire attention ? » dit-elle, le rouge montant à ses joues. « On n’a pas idée de faire des couloirs aussi étroits, bordel ! » répond-il. « Ah d’accord, donc c’est de ma faute. Je dois être trop grosse ? » Manque de pot, Matthieu est passé maître dans l’art des répliques acerbes. « La lumière n’est pas très flatteuse non plus, » lance-t-il. Elle reste interdite quelques instants puis éclate de nouveau de rire. « Tu es vraiment unique. Au fait, » elle le détaille du regard. « Pas mal ton style. Tu avais des poubelles à jeter avant de venir en cours ? » « Je m’adapte à mon environnement. Hors de question de faire des efforts pour des grosses qui n’ont rien d’autre à faire que de promener des piles de livres dans des couloirs moins larges que leurs culs. » « En grande forme aujourd’hui ! On va voir ce que ça va donner au TD ! Nous passons ensemble avec Omer, Benoit et Coralie. » Matthieu ne réagit pas. Mais qui est encore cette Coralie ? Elle comprend sans mot dire qu’il ne sait pas de qui elle parle « Petite brune, lunettes, toujours au premier rang, 19 de moyenne. » « Ahhh oui, Coralie », fait-il, affichant un rictus forcé. Victoria le regarde d’une drôle de façon. « Encore des soucis avec ton ventre ? » Il se renfrogne. À se demander si ses problèmes de santé ne s’étalent pas en une du journal de la fac. À moins que… leur relation est peut-être plus intime qu’il ne l’avait supposé. À creuser. « Non, non ça va, merci. » Une voix impatiente résonne dans le couloir. « Groupe 8, c’est à vous. » « Allez, on y va ! » dit Victoria avec ferveur. Elle pose sa main sur son avant-bras. « Ça va bien se passer, ne t’inquiète pas. » À ce contact, il se sent immédiatement beaucoup plus calme, détendu, un frisson lui parcourt l’échine.
Le petit amphithéâtre est on ne peut plus standard, avec quelques travées, bureau, tableau traditionnel, micro fixe et rétroprojecteur. Coralie, suivie d’Omer, Ben, Victoria et Matthieu qui ferme la marche, s’installent au premier rang. Le chargé de TD, 1m85, costume Cerruti, mocassins Weston, ceinture Hermès, ressemble à n’importe quel homme politique de droite de l’époque, ou pire à un centriste. Fixant sa feuille, il semble prêt à commencer l’appel mais reste figé sur place en apercevant Matthieu. « Monsieur… » commence-t-il, s’adressant évidemment à Matthieu, « Dumas. Monsieur Dumas, » dit-il avec un air hautain et quelque peu maniéré, « je ne saurais tolérer une telle provocation. Votre accoutrement est complètement inapproprié et, si j’en crois les échos qui me sont parvenus, vous êtes non seulement coutumier du fait, mais aussi une source de troubles pour notre établissement. Qu’avez-vous à répondre à cela ? » Matthieu se lève, droit comme la justice, enleva son sweat à capuche, le posant à côté de lui.
« Monsieur, que dis-je, cher Maître, en premier lieu je tiens à présenter mes excuses à mes camarades ici présents. », il se tourne vers eux et incline la tête. « Je n’avais absolument aucune intention de me singulariser de la sorte, ni de porter atteinte à la respectabilité de la faculté. Il se trouve que j’ai été victime hier soir d’un cambriolage particulièrement odieux. Des individus cagoulés se sont introduits chez moi, m’ont ligoté sur une chaise et se sont emparés des maigres ressources et biens dont je dispose. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une vague de crimes de ce type se déroule actuellement, » (Matthieu bluffe mais c’est crédible), « vivant en proche banlieue, je suis plus facilement exposé à ces individus sans foi ni loi, qui méprisent la justice des hommes et, pour certains, celle de Dieu qu’ils invoquent si ardemment. » Il lève les yeux au ciel. « Bien que choqué, heurté dans ma chair et mon intimité, j’ai fait le choix, certes contestable, de me présenter à vous ainsi vêtu afin de ne pas hypothéquer mes chances d’avenir, tandis que j’étais la victime de l’ignorance et du laxisme de l’éducation. Je ne minore pas mes actes précédents que vous avez rappelés devant mes camarades, me plongeant ainsi dans la gêne et la honte, mais victime de l’infamie, je me dois désormais de reprendre le cours de ma vie, supportant le poids de mon passé et les actes du présent. Monsieur, si vous le souhaitez, je quitterai à l’instant cette pièce, mais je vous en conjure, jugez mes camarades pour ce qu’ils sont et non pour s’être difficilement d’ailleurs, simplement accommodés de ma présence. » Matthieu reste debout, l’amphi plongé dans un silence circonspect. Le chargé de TD fait les cent pas, réfléchissant à la meilleure manière d’agir.
« Très bien, si ce que vous dites est vrai, ce dont je doute bien évidemment, je vous propose de répondre à cette question de cours, que vous n’aurez pas manqué de travailler malgré les turpitudes auxquelles vous faites allusion. » « Merci monsieur, » répond Matthieu. « Alors, Monsieur Dumas, que pouvez-vous nous dire de la règle de droit qui s’applique nécessairement à tous les citoyens français ? » Matthieu se lance dans un exposé clair, argumenté, nourri par des années de débats télévisés, de séries policières, de conversations et de quelques bribes de cours réactivés par le choc auquel il est soumis. Le chargé de TD s’approche jusqu’au premier rang, inspecte le banc, le bureau, cherche partout une éventuelle preuve de tricherie. Rien. « Monsieur Dumas, je dois admettre que votre réponse était intéressante et m’engage à vous laisser une deuxième chance. Maintenant que vous avez monopolisé l’attention, passons à vos camarades. »
Omer, Benjamin, Victoria, tous se regardent sans rien comprendre à ce qu’il vient de se passer. Matthieu, tête baissée, a le masque. Le sang afflue à sa tempe et ses mains tremblent. Il a quarante-sept ans et ce “petit connard” vient de l’humilier. Il s’en est bien sorti mais ce n’est que le début. Avec de l’argent, plus rien ni personne ne pourrait le traiter de la sorte.
Le chargé de TD lâche son os. Le sujet est encore plus simple que celui qu’il a donné à Matthieu, mais l’objectif est de les obliger à s’entretuer. Coralie, en véritable pitbull, tient le crachoir. Victoria alterne entre phases offensives et défensives, préparant ses répliques pour mieux surprendre son adversaire. Omer et Benjamin comptent les points. Après quelques minutes de bataille acharnée, dans laquelle Matthieu se garde d’intervenir, l’arbitre siffle la fin du match. Ils repartent sans savoir qui l’a emporté, mais pour Victoria cela ne fait aucun doute, c’est elle. Italienne par sa mère, et issue de la noblesse autrichienne par son père, elle n’est pas du genre à se laisser dominer. Blonde, yeux verts, teint d’albâtre, silhouette longiligne, 1m73 en talons. Matthieu a pensé pendant longtemps qu’il a plus de chances de faire un voyage dans le temps que de sortir avec elle. À peine sortis de la salle, elle se jette littéralement dans ses bras. « Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ? J’ai eu si peur en t’entendant et alors, quel beau discours, tu as été brillant Matt, je suis tellement fière de toi, » dit-elle en effleurant tendrement sa joue. Omer, à la limite de l’apoplexie, le regarde en mimant de lourds sous-entendus. Benoit ne comprend rien et Coralie le félicite simplement, mais elle veut éclaircir certains points qui la chiffonnent encore « Matthieu bravo, c’était très bien. Je suis désolée de ce qu’il t’est arrivé, mais je n’ai pas bien saisi. Qui sont Saul Goodman, Annalise Keating et ‘Faites entrer l’accusé’ ? C’est bien ça ? » Il pourrait lui dire « Tu le sauras dans quelques années si tu regardes Amazon ou Netflix », mais il se contente de répondre : « J’ai dû mal prendre mes notes. Il me semblait pourtant que c’étaient des références dans le cours. » La laissant dans un état de perplexité avancé, tout en s’éloignant avec Victoria toujours accrochée à son bras. Elle s’arrête net. « Mince ! J’ai oublié mes livres dans la salle d’examen », dit-elle en l’embrassant à nouveau sur la joue. « À tout à l’heure ! » Matthieu n’aime pas trop la sensation qu’il ressent, cela ressemble beaucoup à un cas de conscience. Omer, qui fait une bonne tête de plus que lui, passe son bras de rugbyman par-dessus son épaule. « T’es mon idole. Tu vois il y a encore deux heures, j’aurais craché ou pissé sur ta tombe, mais là, je vais te payer une bière ! » Il est à peine 11h00 du matin.

CHAPITRE 7
Sympathy for the Devil (The Rolling Stones)
“Le temps est un grand maître, il règle bien des choses.” – Pierre Corneille

En temps que sous directeur de la maison départementale de la recherche en radioastronomie, Alejandro était chargé de la gestion et de la coordination d’une équipe pluridisciplinaire. Personne ne lui avait jamais demandé ce que cela signifiait. Sa femme trouvait le salaire décent, les horaires acceptables, de plus il ne se plaignait jamais de son travail, l’étanchéité en sa vie privée et professionnelle était parfaite, si bien que Julien ne l’avait jamais questionné sur ce sujet. Quand on l’interrogeait sur la profession de son père, il répondait cadre ou sous directeur, pour sa mère il disait employée. Cela contentait la majorité des gens ou des administrations. La réalité était quelque peu différente. Alejandro avait été personnellement recruté 24 ans auparavant, par le directeur actuel du service, Timothée Sundial, après ses études d’ingénieur. Le profil particulier recherché par Sundial se résumait à trois qualités : Se taire. Ecouter. Observer. Le reste n’était que de la technique. Depuis ils travaillaient en étroite collaboration. Il collectait et compilait les données pour son patron. Qui l’aurait cru de toute façon, s’il avait raconté que sa tâche principale consistait à relever les traces de résonances temporelles à travers la France ? Même maintenant avec son expérience, il trouvait encore cela bizarre, à défaut d’autre mot. « Le voyage à travers le temps existe », Sundial n’avait pas tergiversé lors de leur premier entretien. Alejandro s’était contenté d’incuber l’information et cela avait suffit pour l’embaucher. A maintes reprises, il avait constaté que ce qui semblait impossible ou fou, au commun des mortels, faisait partie intégrante de son quotidien. Le père de Julien avait identifié et cartographié les localisations de dizaines de voyageurs, rédigé des notes, généré des statistiques, comparé les manifestations sur différentes périodes, fait la jonction avec les agents. Alejandro Carlos Garcia ne pariait pas, mais il avait l’intime conviction que son fils serait son prochain client. Restait à savoir maintenant de quelle époque il venait, combien de temps l’effet durerait et ce que cela impliquerait pour lui et sa famille. Malgré les avancées technologique et les différentes itérations, il n’était pas encore possible de déterminer l’année et l’âge de départ des sujets. Certains séjours duraient quelques minutes, ce qui ne provoquait qu’une simple impression de déjà-vu ou de flashbacks. D’autres en revanche étaient beaucoup plus longs ou marquants. En revanche, ce qu’il pressentait sans en connaître les tenants et aboutissants, c’est que son fils serait au centre de l’attention des Horlogers et des Chrono Libérateurs.
Sundial, d’une grande transparence, lui avait raconté les origines du département. Alejandro avait écouté attentivement, sans préjugés, interruptions ou questions inutiles. Établi depuis deux siècles, l’ordre des Horlogers avait pour mission principale de préserver l’équilibre fragile de l’espace-temps. Empêcher toute action susceptible de déstabiliser le continuum. Sacerdoce à l’origine de la haine que vouait Ariane Morin à l’organisation. Leur némésis. Son grand-père Louis, brillant scientifique avait quitté pendant quinze jours le confort de 1972 pour les affres de 1937. Les horlogers n’avaient pas eu d’autres choix, en application des règles de leur ordre, que de l’empêcher d’atteindre son but, tuer Adolf Hitler. Il s’en était sorti in extremis physiquement et avec l’intégralité de ses souvenirs. Ça l’avait rendu fou au point de renoncer à ses recherches scientifiques, de se couper de ses proches, à part sa petite fille qu’il considérait comme sa légataire, la seule capable de poursuivre son œuvre, il n’avait poursuivi qu’un seul objectif jusqu’à sa mort en 1988, créer un réseau de résistance capable de lutter contre les horloger et modifier le cours de l’histoire en cas de nécessité. Les chrono libérateurs. La motivation dont faisait preuve Ariane était à la fois personnelle et idéologique; Elle croyait comme son grand-père que l’humanité devait réécrire son destin pour éviter les erreurs du passé, quitte à supprimer les opposants.

Le jeu de la résonance temporelle venait à peine de commencer, et chaque joueur, qu’il en soit conscient ou non, avait un rôle crucial à jouer.

Version Fr https://www.wattpad.com/1457072061-double-vingt

Version En : https://www.wattpad.com/1457078562-double-twenty

Cher connard de Virginie Despentes (Le Livre de Poche)

Cher connard de Virginie Despentes (Le Livre de Poche)

« J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve, je t’écris. »

Cher Connard de Virginie Despentes

Après sa trilogie Vernon Subutex, Virginie Despentes nous revient avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines, un roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, où l’amitié transcende les faiblesses humaines.

Une nouvelle collection Panini Comics « à petits prix » pour célébrer les 60 ans des Avengers !

Une nouvelle collection Panini Comics « à petits prix » pour célébrer les 60 ans des Avengers !

Tout au long de l’année, Panini Comics édite plusieurs collections « à petits prix » : de beaux albums permettant aux lecteurs assidus de comics, comme aux néophytes, de s’initier, ou de redécouvrir, plusieurs des mythes fondateurs de la pop culture américaine. 4e sortie de l’année, place aux Vengeurs ! Les 6 tomes de cette nouvelle collection suivent donc les aventures de l’équipe de super-héros la plus révolutionnaire de la bande dessinée : les AVENGERS, qui fêtent leur 60 ans en 2023. Cette collection inédite permet aux petits et grands de s’initier au foisonnant univers MARVEL à travers les œuvres d’artistes fondateurs et incontournables de l’univers Comics : les grands Stan Lee, Jack Kirby, Brian Michael Bendis, John Buscema, …

marvel-wundalore-panini1

AVENGERS – La collection Anniversaire : Les origines Scénario : Stan Lee Dessin : Jack Kirby
AVENGERS – La collection Anniversaire : Les nuits de Wundagore Scénario : David Michelinie Dessin : John Byrne
AVENGERS – La collection Anniversaire : Etat de siège Scénario : Roger Stern Dessin : John Buscema
AVENGERS – La collection Anniversaire : Ultron Unlimited Scénario : Kurt Busiek Dessin : George Pérez
AVENGERS – La collection Anniversaire : Dark Avengers Scénario : Brian Michael Bendis Dessin : Mike Deodato Jr
AVENGERS – La collection Anniversaire : Le monde des Avengers Scénario : Jonathan Hickman Dessin : Jerome Opeña

ED BANGER RECORDS, une histoire des musiques électroniques françaises, par Julia Pialat

ED BANGER RECORDS, une histoire des musiques électroniques françaises, par Julia Pialat

Alors que le label créé en 2003 par Pedro Winter fête ses 20 ans, un ouvrage de référence retrace de manière approfondie l’odyssée d’un label qui a changé la face des musiques électroniques : 3 ans d’enquête, plus de 230 entretiens. Interviews exclusives (Pedro Winter, tous les artistes du label, mais aussi Thomas Bangalter, Daniel Vangarde, Paul Hahn le manager des Daft Punk, Emmanuel de Buretel de Because Music). Témoignages de contemporains du label sur son influence (Steve Aoki, Dave One de Chromeo, son frère A-Trak, Erol Alkan, David Dewaele des 2 Many DJs, mais aussi Romain Gavras, Sarah Andelman de Colette, le graffeur Mode 2, etc…) Contextualisation avec des échanges de parrains de la scène électronique française (Laurent Garnier, Etienne de Crécy, David Guetta, Alex Gopher, Dimitri from Paris, DJ Falcon…) Archives des rédactions des Inrocks, Trax, Tsugi, Snatch Magazine, Record Magazine… Photographies des américains Mark Hunter « The Cobra Snake » et Glen Han qui ont documenté la nuit des années 2000 à Los Angeles, Marco Dos Santos du Paris Paris, le photographe du Social Club Romain Bourven mais aussi Cedric Bertrand le compagnon de route des Cassius. https://www.lalibrairie.com

13ème numéro de Caviar Magazine,  football & musique

13ème numéro de Caviar Magazine, football & musique

Le nouveau numéro de Caviar est consacré à la musique sous toutes ses formes. Rythmes des chants de stade, puissance des enceintes dans les vestiaires et voyages dans les terres musicales les plus mythiques du football (Liverpool, Brésil…). Rencontres avec Leïla Slimani, Yves Camdeborde, Pascal Nouma, Manuel Pellegrini… Au sommaire du dossier : un focus sur le rap avec les interviews d’Akhenaton et Mehdi Maïzi ; une discussion passionnante avec Gaël Faye ; Jackson Martinez, le footballeur-chanteur ; les anecdotes de Philippe Manoeuvre ; l’importance de la musique dans la préparation mentale des joueurs ; le football vu par le pianiste Emmanuel Strosser…Sortie le jeudi 1er décembre 2022

La Cité des nuages et des oiseaux de Anthony Doerr, traduit par Marina Boraso, Grand Prix de Littérature américaine 2022

La Cité des nuages et des oiseaux de Anthony Doerr, traduit par Marina Boraso, Grand Prix de Littérature américaine 2022

« Avec La Cité des nuages et des oiseaux, l’écrivain américain réussit un tour de force romanesque. Conjuguant mythes antiques et anticipation, il embarque le lecteur à travers les âges sur les traces d’un mystérieux manuscrit utopique qui rend l’espoir aux femmes et aux hommes. Érudite, addictive, une ode à la littérature qui tutoie la démesure. » Le jury du Grand Prix de Littérature Américaine

Créé en 2015, le Grand Prix de littérature américaine récompense chaque année un roman américain traduit en français, paru depuis le 1er janvier, et se distinguant par ses qualités littéraires de premier plan. Anthony Doerr est le lauréat 2022 pour La Cité des nuages et des oiseaux, paru le 14 septembre 2022 chez Albin Michel.

Il succède au palmarès à :

Laird Hunt (Neverhome, Actes Sud 2015)
Atticus Lish (Parmi les loups et les bandits, Buchet-Chastel 2016)
Richard Russo (À malin, malin et demi, Quai Voltaire 2017)
Richard Powers (L’Arbre Monde, Le Cherche-midi éditeur 2018)
Kevin Powers (L’Écho du temps, Delcourt 2019)
Stephen Markley (Ohio, Albin Michel 2020)
Joyce Maynard (Où vivaient les gens heureux, Philippe Rey 2021)

Le jury du prix se compose de dix membres :

Oriane Jeancourt Galignani (Transfuge)
Philippe Chevilley (Les Échos)
Nicolas Carreau (Europe 1)
Sylvie Loriquer (L’Attrape-Coeurs)
Géraldine Mausservey (Librairie de Paris)
Jean-Christophe Millois (École de la Librairie)
Pascal Thuot (Millepages)
Caroline Ast (Belfond)
Alice Déon (La Table ronde / Quai Voltaire)
Francis Geffard (Albin Michel)

Réunis le 7 novembre à Paris, les jurés avaient à départager les quatre romans de la dernière sélection :

La douceur de l’eau de Nathan Harris, traduit par Isabelle Chapman (Philippe Rey, 2022)
Cléopâtre et Frankenstein de Coco Mellors, traduit par Marie de Prémonville (Anne Carrière, 2022)
Arpenter la nuit de Leila Mottley, traduit par Pauline Loquin (Albin Michel, 2022)
La Cité des nuages et des oiseaux d’Anthony Doerr, traduit par Marina Boraso (Albin Michel, 2022)

Métavers : les émotions synthétiques – Métal Hurlant 5

Métavers : les émotions synthétiques – Métal Hurlant 5

Pour ce numéro « métavers: les émotions synthétiques » (avec une couv sublime d’Enki Bilal), Jerry Frissen, le rédacteur en chef de Métal Hurlant est clairement tiraillé par ce nouvel environnement numérique immersif : « Vous vous faites chier au bureau ? Préparez-vous à vous faire chier au bureau virtuel. (…) Pourquoi allons-nous nous imposer cette abomination quand des créateurs de toutes sortes inventent d’autres mondes depuis des millénaires ? ». Mais alors, les auteurs de BD et/ou de SF et tous les artistes dans tout ça? Cette réalité augmentée va-t-elle diminuer leur capacité à créer, sommes-nous arrivés au bout de l’imaginaire ? Certainement pas et ce numéro le prouve : «Artistes, le métavers est à vous. Prenez-le d’assaut s’il le faut et donnez- lui un sens – le vôtre – et qu’il serve à autre chose qu’à brasser du vide. ». Parution le 23 Novembre 2022

LES PETITS PAPIERS DE SERGE GAINSBOURG par Laurent Balandras

LES PETITS PAPIERS DE SERGE GAINSBOURG par Laurent Balandras

À l’occasion de l’ouverture du musée Gainsbourg dans la maison de l’artiste rue de Verneuil, voici une version relookée et augmentée de l’un des fleurons du catalogue Textuel. Épuisé depuis 2018, l’existence de cet ouvrage est intimement liée à la rue de Verneuil. C’est là que Charlotte Gainsbourg les a découverts, au fond d’un placard, en vrac, un trésor de brouillons manuscrits, biffés, gribouillés, difficiles à déchiffrer.

Laurent Balandras s’est plongé dans cette archive monumentale réalisant un travail de génétique littéraire extrêmement minutieux. Et aujourd’hui, grâce à la préfiguration du musée, de nouveaux manuscrits inédits sont apparus, complétant ce recueil : Les P’tits papiers, La Gadoue, Il s’appelle reviens, Attends ou va-t’en, L’Ami Caouette, Overseas Telegram. Ils viennent s’ajouter aux brouillons de chansons mythiques comme Je t’aime moi non plus, La Javanaise, Initials B.B., L’Homme à tête de chou… Il est fascinant de voir combien Gainsbourg travaillait, listait, corrigeait, remettant inlassablement sur le métier le matériau de sa création.

Le recueil est ponctué d’extraits de scenarii, de partitions annotées, de pages, de son roman Evguénie Sokolov, d’aphorismes, de dessins rares, de reproductions de ses petits agendas Hermès où les séances d’enregistrement cohabitent avec des recettes de cuisine ou de cocktails. L’ensemble, commenté et contextualisé par les notices de Laurent Balandras, forme un bouquet passionnant et émouvant.

Laurent Balandras est éditeur musical. Il a publié chez Textuel La Marseillaise de Serge Gainsbourg. Anatomie d’un scandale (2015) ou Les manuscrits de Claude Nougaro (2005) et signé la préface du livre de Christophe Marchand-Kiss Gainsbourg. Le génie sinon rien (2015).

L’Atlas par Paul Ardenne et David Rosenberg, Éditions Skira

L’Atlas par Paul Ardenne et David Rosenberg, Éditions Skira

Figure majeure du street art français, Jules Dedet Granel, dit L’Atlas, né en 1978, trouve par ses recherches autour de l’écriture le point de départ de son travail plastique et pictural. Ayant étudié la calligraphie dans plusieurs pays arabes, il crée ses propres typographies originales. Il est particulièrement animé par l’idée de créer un langage pictural universel, qui soit un juste équilibre entre la forme et la lettre, entre l’acte et l’intention. Ses œuvres prennent pour point de départ la signature de l’artiste – L’Atlas, qu’il décline de mille manières. Cette monographie avec les essais de Paul Ardenne et David Rosenberg présente les variations infinies du langage codifié de l’artiste, entre art optique, abstraction, street art, pop art et minimalisme, depuis les années 1990 où il s’est fait connaitre par ses interventions radicales dans l’espace public et les années 2000 depuis lesquelles il développe un travail en atelier et expose ses œuvres dans des galeries d’art urbain contemporain.

Signature à la Galerie Perahia le 15 octobre 2022 de 17h00 à 22h00
24 rue Dauphine 75006 Paris

Auteurs
Paul Ardenne est historien de l’art, commissaire d’exposition et écrivain. Il enseigne l’histoire de l’art contemporain à l’Université d’Amiens.
David Rosenberg est commissaire d’exposition. Il collabore régulièrement avec différents musées, fondations et galeries à travers le monde. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’art moderne et contemporain.

Édition bilingue en français et en anglais – Reliée – 23 x 29 cm – 208 pages – 130 illustrations – ISBN 978-2-37074-185-1 – 39 €

Image : Couverture L’Atlas © Éditions Skira 2022 https://www.skira.net/fr/

Une histoire intime de la musique, Michka Assayas – Maud Berthomier

Une histoire intime de la musique, Michka Assayas – Maud Berthomier

Dans Une histoire intime de la musique, l’intime côtoie l’universel. Michka Assayas raconte le « trip » d’une vie de passionné, qui se confond avec l’histoire d’une génération dont la vie a été bouleversée par la découverte d’un nouveau monde musical.

« Je programme et anime depuis 2015 l’émission Very Good Trip sur France In- ter, fruit d’une fascination pour la musique qui me poursuit depuis l’enfance et ne s’est jamais éteinte. Ce livre contient une liste de trois cents chansons dont la publication s’étale sur près de soixante années, de 1965 à 2022, soit toute la durée d’une vie déjà bien longue. Je n’affirme pas du tout qu’il s’agit là des « 300 chefs-d’œuvre pour partir sur une île déserte », des « 300 incontournables de la pop mondiale » ou encore moins des « 300 tubes d’une playlist idéale pour faire du vélo d’appartement ». Ce sont les chansons qui ont changé ma vie. Elles ont marqué les différentes étapes de mon parcours, de la petite en- fance à l’âge avancé qui est le mien, et ne m’ont jamais abandonné. Ces trois cents chansons forment ma playlist intime. Elles disent tout sur ma vie, mieux que je ne saurais l’exprimer moi-même. Et je ne cesse, encore aujourd’hui, de vouloir les partager. Le hasard, le destin ou la fatalité les ont mises sur ma route, selon un ordre et une distribution qui paraîtront étranges, sans doute : ceux de ma vie – et pas d’une autre.

Sans la présence et l’écoute de Maud Berthomier, ce livre n’aurait pu voir le jour. En menant et en structurant de longs entretiens, elle a su me guider vers le cœur de ma vie. »

Le Livre de Cul dont vous êtes l’Héroïne de Aurélie Stéfani

Le Livre de Cul dont vous êtes l’Héroïne de Aurélie Stéfani

Il existe nombre de livres dont vous êtes le héros, mais aucun dont vous êtes l’héroïne. Et surtout aucun qui vous permette de passer une nuit érotique de folie, selon VOS GOUTS. C’est chose réparée avec ce premier « Livre de cul dont vous êtes l’héroïne ».

Vous voilà l’héroïne, drôle et libérée, au cours d’une nuit où tout est permis. Au diable les trolls, les chevaliers et l’heroic fantasy, bienvenue à la fête et l’amour libre. Maîtresse du jeu, vos rencontres seront déterminées par les choix que vous ferez au fil des pages, pour de nombreuses possibilités coquines à explorer.

Aurélie Stefani est née en 1982. Elle vit en région parisienne avec sa famille et ses 2 chattes. Elle est graphiste et illustratrice, indépendante et coquine. Elle a publié plusieurs livres décalés dans le domaine humoristique: Eroticoloriages (La Musardine); La Méthode trash pour arrêter de fumer (Flammarion, 2019).

https://www.lamusardine.com

Son œil dans ma main par Raymond Depardon et Kamel Daoud en Trois tirés à part en édition limitée

Son œil dans ma main par Raymond Depardon et Kamel Daoud en Trois tirés à part en édition limitée

Algérie 1961. Raymond Depardon, âgé de dix-neuf ans, est envoyé en reportage par l’agence Delmas dans un pays en plein tumulte, ce sont les derniers soubresauts de la guerre d’indépendance algérienne. Le jeune photographe capture à vive allure ses images ; il en réunit une centaine, saisissantes. Il dit volontiers que sa conscience et sa sensibilité se sont forgées de manière décisive lors de ce voyage. Raymond Depardon exhume ces photos (dont une partie a été publiée dans « Un aller pour Alger », Points, 2010), pour, dans un geste très fort et de grande générosité, les proposer aux éditions barzakh puis à Images Plurielles, deux maisons publiant de nombreux auteurs à la réputation internationale. L’idée a germé que Raymond Depardon fasse un nouveau voyage en 2019 pour compléter avec un « post-scriptum » les photos de 1961. Ce qu’il fait du 15 au 24 septembre 2019. Il photographie Alger, toujours en noir et blanc, dans sa foisonnante contemporanéité. Il se rend également 5 jours à Oran, où il retrouve l’écrivain Kamel Daoud pour de longues déambulations dans la ville. Celles-ci se sont révélées si puissantes qu’il a été décidé d’en conserver une 30aine.

Kamel Daoud, enchanté par le projet, a écrit plusieurs textes. Ils sont presque disjoints des photos, il s’agira de méditations ou de rêveries sauvages. Si l’on reprend la distinction élaborée par Barthes, chère à Raymond Depardon : loin d’être des « textes-ancrage », ils seront des « textes-relais », autonomes par rapport à celle-ci, sans lien apparent avec elle, comme des textes « visions ».

Ces trois éditions limitées sont composées de : Un livre avec coffret signé et numéroté de 1 à 15 (1 à 20 pour le livre Alger 1961), le choix de la couverture a été spécialement conçue pour ce tiré à part, un tirage argentique baryté avec virage au sélénium, Format 18 x 24 cm signé et numéroté par Raymond Depardon, une comète rédigée et signée par Kamel Daoud, sur papier à grain, format 18 x 24 cm

Photographies : Raymond Depardon
Textes : Kamel Daoud
232 pages – 136 photographies en bichromie
Format : 23 x 24 cm
Co édition Barzakh

https://www.imagesplurielles.com/fr/14-limites

Le Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2021 est décerné à Pluie de NG Kim Chew

Le Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2021 est décerné à Pluie de NG Kim Chew

Le jury a élu au premier tour Pluie de NG Kim Chew comme livre lauréat de l’année 2021, et a souhaité distinguer Lune de Papier de Mitsuyo Kakuta en lui attribuant une mention spéciale. Cette année, la présidence du jury de l’édition 2021 a été confiée à Régine Hatchondo, présidente du Centre National du Livre (CNL) ; autour d’elle, le jury est composé de l’écrivain et essayiste Pascal Bruckner, de l’écrivain Olivier Rolin, du délégué général du Syndicat de la Librairie Française Guillaume Husson, du traducteur et sinologue Jean-Claude Pastor et de Sophie Makariou, présidente du MNAAG. https://www.guimet.fr/

Dans le roman de NG Kim Chew, la pluie s’abat sur la forêt vierge malaisienne. Le tumulte emplit tout le ciel et la terre, comme s’il n’y avait plus ni jour ni nuit, ni début ni fin. Noyée sous le déluge, en bordure d’une plantation d’hévéas, se tient une petite maison qui abrite une famille de migrants chinois, le père, la mère et leur petit garçon Sin. Ce soir-là, les chiens aboient soudain furieusement, le père change de visage : un tigre rôde autour de la maison. Les jours sont rythmés par le rude labeur de la récolte du latex. On entaille avec eux le tronc des arbres immenses qui parfois tombent et tuent, on affronte les tempêtes, les inondations, les violences de l’invasion japonaise qui n’épargneront pas les hommes. On se laisse conduire au cœur de la jungle à la rencontre des morts et des esprits qui la peuplent. On se laisse envoûter par ce roman hypnotique traversé par un grand souffle poétique.

Dans Lune de papier, on retrouve Rika, mariée depuis peu, qui tente de correspondre à l’image qu’elle se fait du bonheur conjugal, mais ne tarde pas à percevoir l’inélégance de son mari. À cela la jeune femme ne voit qu’une parade : réintégrer le monde du travail pour assumer ses propres dépenses, et retrouver un semblant de vie sociale. Dès lors, elle prépare un examen qu’elle obtient haut la main et entre dans une banque. Rika s’attelle ainsi à la gestion de produits d’épargne un peu particuliers, puisqu’il s’agit de les vendre exclusivement à des personnes âgées dont elle doit gagner la confiance à l’occasion de visites à domicile. Quand un jeune homme la croise chez son grand-père, Rika a déjà basculé dans une véritable addiction. Bien loin d’être une héroïne hollywoodienne, cette femme ordinaire est sur le point de mettre en place l’une des plus importantes escroqueries de l’époque. Avec une férocité saisissante, Mitsuyo Kakuta explore de livre en livre les effets de la société japonaise sur la psychologie du féminin.

Les autres ouvrages sélectionnés :
Les Disparus de la Purple Line, Anapara Dipa, traduit par Élisabeth Peellaert, Les Presses de la cité (Inde)
Trois jours dans la vie d’un yakuza, Hideo Yakuda, traduit par Mathilde Tamae- Bouhon, Les éditions de l’Observatoire (Japon)
Ret Samadhi-Au-delà de la frontière, Geetanjali Shree, traduit par Annie Montaut, Éditions Des femmes-Antoinette Fouque (Inde)

Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna 75116 Paris

Le Prix de la Biographie 2022 du Point, décerné à Jérôme Fehrenbach pour Jenny Marx (Editions Passé Composé)

Le Prix de la Biographie 2022 du Point, décerné à Jérôme Fehrenbach pour Jenny Marx (Editions Passé Composé)

Et si, pour découvrir le véritable Karl Marx, il suffisait d’interroger Jenny, sa femme et première confidente ? Des rives de la Moselle à celles du Mississippi, du cabinet de Frédéric-Guillaume IV de Prusse aux bas-fonds de Londres, Jérôme Fehrenbach restitue la vie de celle qui fut l’amante, l’alliée et le grand amour de l’auteur du Capital. Loin des stéréotypes, il montre que Jenny von Westphalen, de son nom de jeune fille, était une bourgeoise typique du XIXe siècle, attachée aux apparences et aux convenances, et qu’elle n’hésitait pas, comme son mari d’ailleurs, à lorgner sur les héritages. Elle eut néanmoins un courage et une dignité qui forcèrent l’admiration de tous, y compris de ses ennemis. C’est aussi l’occasion de découvrir un nouveau Karl Marx, dans toute son intimité, où des failles et des aspérités méconnues de sa personnalité sont dévoilées pour la première fois. Fondée sur des archives de famille inédites et des archives secrètes jamais consultées, cette biographie, la toute première du genre, est un événement éditorial. Elle révèle l’envers du décor à la fois conjugal et politique d’un couple mythique.

Le Prix de la Biographie du Point récompense la meilleure biographie parue en France entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021. C’est la 19e édition de ce prix créé par Le Point en 2004. Le prix sera remis vendredi 28 janvier à 18h00 au Festival de la Biographie de Nîmes. Le jury est présidé par Dominique Bona, de l’Académie française, avec Laurence Debray, Didier Le Fur, François-Guillaume Lorrain (Le Point), Lorraine de Meaux, Christophe Ono-dit-Biot (Le Point), Jean-Christian Petitfils, et Laurent Theis. Retrouvez dans le numéro du Point du jeudi 27 janvier le lauréat et les finalistes du prix.

Helmut Newton Legacy (Taschen)

Helmut Newton Legacy (Taschen)

Pendant plus de cinquante ans, le travail d’Helmut Newton (1920–2004) défia toute catégorisation. Son œuvre photographique est non seulement unique, mais quasiment sans égal par son ampleur et sa portée, puisqu’elle a atteint des millions de personnes à travers les pages des plus grands magazines comme Vogue et Elle. Helmut Newton Legacy présente les grands moments et une redécouverte des images moins connues, extraites d’un des corpus photographiques les plus publiés. Ce livre de 424 pages célèbre un véritable visionnaire et la pérennité de son influence jusqu’à aujourd’hui. https://www.taschen.com

Les Petites Histoires du Paris Apache par Jérémy de Gang de Paris

Les Petites Histoires du Paris Apache par Jérémy de Gang de Paris

Il y a le Paris officiel, celui qui est enseigné à l’école… et il y a l’autre, le Paris canaille, celui des gangs et des classes populaires. Pour redonner vie à ce Paris insolite et méconnu, Jérémy, le créateur de la marque Gang de Paris a lancé “Les Petites Histoires du Paris Apache”, un format vidéo/podcast qui raconte les histoires du Paris populaire des années 1900. Et le concept cartonne : “Les Petites Histoires du Paris Apache” cumulent plus d’1 million de vues et d’écoutes, notamment sur Facebook. Chaque vidéo des Petites Histoires du Paris Apache permet de de découvrir toutes les facettes de cet univers étonnant.

Les meilleurs lieux pour faire la fête à Paris en 1900

Pour en savoir davantage sur l’histoire des premiers gangs parisiens, Gang de Paris propose aussi un e-book gratuit “Le Règne des Apaches” qui explique notamment pourquoi les gangsters parisiens se tatouaient, comment ils s’habillaient pour se différencier des bourgeois, les surnoms qu’ils utilisaient pour brouiller la police, les techniques d’agressions qu’ils inventaient et bien d’autres anecdotes méconnues du grand public… ebook-gang-de-paris

Spotify : https://open.spotify.com/show/03nnuqQa6R5dMI3gJcYEu7
Apple Podcast : https://podcasts.apple.com/gb/podcast/les-petites-histoires-du-paris-apache/id1551297822

Le Chevalier à l’armure rouillée de Robert Fisher

Le Chevalier à l’armure rouillée de Robert Fisher

A l’instar du Petit Prince et de Jonathan Livingston le goéland, Le Chevalier à l’armure rouillée possède la limpidité et la profondeur qui parlent au coeur et à l’âme, fort d’une portée universelle.

Il y a fort longtemps, un vaillant chevalier combattait les méchants, tuait des dragons et sauvait les demoiselles en détresse. Il se croyait bon, gentil et plein d’amour. Il était très fier de sa magnifique armure qui brillait de mille feux, et ne la quittait jamais, même pour dormir. Seulement, un beau jour, en voulant l’enlever, il se retrouva coincé… Ainsi commença pour lui une quête initiatique, à la recherche de sa véritable identité, au gré de rencontres insolites et d’épreuves riches d’enseignement. En parvenant au Sommet de la Vérité, il deviendra alors ce qu’il n’avait jamais cessé d’être, un homme au coeur pur, libre de toute illusion et de peur.

La bible de la lose du Sport Français par la FFL – Fédération Française de la Lose

La bible de la lose du Sport Français par la FFL – Fédération Française de la Lose

A perdre sans panache, on échoue dans l’anonymat. » Cette devise, nul ne sait mieux l’appliquer que nos sportifs et nos sportives français. C’est pourquoi les inévitables spécialistes de la Fédération française de la lose ont tenu à leur rendre un vibrant et savoureux hommage. Presque victoires, craquages mentaux, astuces de losers, climatisations et défaites magnifiques en tous genres sont au rendez-vous de La Bible de la lose du sport français. De Paris 1900 à Séville 82, du Tour de France 89 aux décennies de désillusions à Roland-Garros, c’est une traversée épique au coeur de la lose bleu-blanc-rouge qui vous est contée dans ce livre. https://fflose.com

Irvine Welsh – Le coup du siècle avec Terry « Juice » Lawson

Irvine Welsh – Le coup du siècle avec Terry « Juice » Lawson

Deux ouragans menacent Édimbourg, mais si l’un est bien un phénomène climatique, l’autre est Terry « Juice » Lawson, un arnaqueur érotomane sans vergogne déjà rencontré, si on suit la chronologie d’abord dans Trainspotting 2 (Porno) puis dans L’Artiste au couteau. Embarquant au passage trois autres compères plus chaotiques les uns que les autres, il va déraper jusqu’à découvrir le secret de ses origines… et les joies insoupçonnées du golf.

A Decent Ride - Irvine Welsh

Humour noir et rédemption : une comédie sauvage où le champion du roman social dézingue joyeusement les derniers tabous de l’Angleterre.

Classement par séries :

Skagboys
Trainspotting
Porno (Trainspotting 2)
L’Artiste au couteau, Spin-off de Trainspotting centré sur Francis « Franco » Begbie
DMT (Trainspotting 3)

Une ordure
Crime (Suite de Une ordure)

Glu
Le Coup du siècle, Spin-off de Glu centré sur Terry Lawson

Recettes intimes de grands chefs

La Vie sexuelle des sœurs siamoises

Forever Saul Leiter (Texte de Margit Erb et Michael Parillo, postface d’Akiko Otake)

Forever Saul Leiter (Texte de Margit Erb et Michael Parillo, postface d’Akiko Otake)

Considéré comme le grand pionnier de la photographie couleur, Saul Leiter a inspiré plusieurs générations de photographes. Il vécut plus de 60 ans dans le Lower East Side à New York. L’œuvre de Leiter regorge de photos prises à travers des vitres, le plus souvent des vitres de voitures ou des fenêtres, dans l’entrebâillement d’une porte, en plongée depuis un point de vue surélevé, ou encore dans les reflets d’un miroir. Si quelque chose attire son regard, Leiter garde ses distances, il ne cherche pas l’image. Il capture au contraire un moment transcendant qui ne relève d’aucune intention, la poésie de l’instant et de l’intime, dont il mesure totalement la fragilité.

Forever Saul Leiter révèle notamment des portraits inédits de sa sœur Déborah, de sa compagne Soames Bantry mais aussi un corpus absolument sublime issu de ses diapositives couleurs.

Forever Saul Leiter – Saul Leiter
Editions Textuel
Texte de Margit Erb et Michael Parillo, postface d’Akiko Otake
En librairie le 20 octobre 2021

L’enfer est vide, tous les démons sont ici (Marie Bardiaux-Vaïente – Malo Kerfriden)

L’enfer est vide, tous les démons sont ici (Marie Bardiaux-Vaïente – Malo Kerfriden)

Jérusalem, 11 avril 1961, ouverture du procès d’Adolf Eichmann. Une journaliste française accompagnée par un collègue Israélien, couvre l’ensemble des débats. Ils sont rejoints par Hannah Arendt, troisième voix sur cet événement historique majeur. De Jérusalem à Wannsee, en passant par l’Argentine et Auschwitz, cette bande dessinée amène le lecteur au bout de l’enfer : la Shoah, par le récit d’un procès dont le nom de l’accusé et coupable s’efface derrière la parole libérée d’une peuple tout entier anéanti.

Interview de Marie Bardiaux-Vaïente

« Comment réfléchir à la question de la peine de mort, lorsqu’on est face à l’un des pires bourreaux de l’Histoire ? »

L’enfer est vide, tous les démons sont ici
Scénariste : Marie Bardiaux-Vaïente
Dessinateur : Malo Kerfriden
Hors Collection (Glénat BD)
https://www.glenat.com/hors-collection-glenat-bd/lenfer-est-vide-tous-les-demons-sont-ici-9782344040041

Hubert Blanc-Francard : Boombass. Une histoire de la French touch

Hubert Blanc-Francard : Boombass. Une histoire de la French touch

Hubert Blanc-Francard est tombé dans la musique quand il était petit. À l’adolescence, grâce au home studio installé dans sa chambre par son père, il manipule boîtes à rythmes et synthétiseurs. Les années 80 se terminent quand il entre comme DA chez Polydor et participe à l’émergence du rap français, en co-produisant le premier album de MC Solaar aux côtés de Jimmy Jay.

Quelques années plus tard, c’est la découverte, avec le producteur Philippe Zdar, de la musique électronique : sous le pseudonyme de BoomBass, il crée, avec son alter ego, le duo Cassius qui devient, à côté des Daft Punk, et sous la houlette du label Ed Banger, dirigé par Pedro Winter, l’un des fers de lance de la French touch, ce mouvement qui a permis à la musique française de rayonner dans le monde entier.

Illustré par mille anecdotes et une playlist retraçant trente ans de musique pop, mettant en scène les artistes les plus mythiques (Serge Gainsbourg, Pharrell Williams, Kanye West, Justice, les Beastie Boys, Cat Power…), BoomBass. Une histoire de la French touch, est le récit de l’intérieur de cette histoire légendaire, qui a marqué toutes les générations depuis les années 90.

Disponible le 25 août 2021
(Éditions Leo Scheer)

40-A, le magazine de culture et de tennis par So Press

40-A, le magazine de culture et de tennis par So Press

Après 20 ans passés à parler du football et de ses à-côtés avec So Foot, après s’être lancé avec passion dans le cyclisme (Pédale!) et le rugby (Tampon!), cela semblait naturel que So Press, qui aime se frotter à l’âme humaine, s’engage désormais dans l’une des disciplines les plus exigeantes mentalement, et qui génère donc naturellement des destins extraordinaires, des personnages hauts en couleur et des récits intimes. Pour ce premier numéro, Stefanos Tsitsipas est mis à l’honneur : l’un des nouveaux héros du tennis moderne parle de sa solitude, des névroses de la nouvelle génération, de la crise économique grecque, du harcèlement scolaire et de sa carrière naissante de youtubeur.

« Je pense qu’il faut être un peu fou pour jouer au tennis »

« Je n’ai pas envie d’être celui que personne ne connaît en dehors de son sport »

« je suis allé dans des endroits du monde où les gens n’ont aucune idée de qui est Federer, Nadal ou Djokovic »

STYLE… Les marques de sportswear italienne, comme Sergio Tachinni, Fila ou Ellesse font leur grand retour. Et dire que, comme souvent dans la mode, tout à commencé sur un court de tennis.

PORTRAIT… Bianca Andreescu: la Canadienne semble enfin de retour ! Une bonne nouvelle pour Justin Trudeau, qui a fait de sa réussite et de ses origines roumaines un tract politique.

Fondé il y a 18 ans, So Press est un groupe de presse indépendant qui rassemble une équipe de plus de 60 collaborateurs mus par l’envie d’imaginer et de concevoir des médias de contenus de pur désir et d’offre. Doté d’une rédaction unique, So Press – qui a grandi à partir de So Foot (53 000 ex. OJD), lancé en 2003 – compte désormais une déclinaison pour les ados (So Foot Club), un média sur le cinéma (So Film), le vélo (Pédale!), le rugby (Tampon!), le basket (Trashtalk), les enfants pour les parents (Doolittle), l’élégance masculine (L’Étiquette), la musique (Tsugi), et, bien-sûr, le quinzomadaire de société : Society

Paris au cœur de la création contemporaine de Julien Baldacchino

Paris au cœur de la création contemporaine de Julien Baldacchino

Paris… Comment rendre compte du foisonnement de la création parisienne, élargie aujourd’hui au « Grand Paris », en seulement… dix artistes et cent lieux ? L’ouvrage présente dix portraits de créateurs de la jeune génération uniquement. Une autre façon de travailler, collaborative et connectée, avec des artistes conscients et responsables, mais aussi un rapport différent à la ville, bien au-delà du périph et des lieux institutionnels…

Préfaces : Jack Lang, Président de l’IMA, ancien Ministre de la culture – Marie Gautier, directrice artistique du Salon de Montrouge
10 Interviews : Valentine Guichardaz-Versini – Pauline Bayle – Jann Gallois – Elsa & Johanna – (La)HORDE – Jean-Baptiste Boyer – Clémence Weill – Billie Thomassin – Clément Cogitore – Neil Beloufa
100 lieux / 5 parcours : Centquatre – Gaîté-Lyrique – Magasins Généraux – MAC VAL – Théâtre de la ville – Palais de Tokyo – Maison de la poésie – Bétonsalon – Espace Fondation EDF – Boulevard Paris 13

Trap : Rap, Drogue, Argent, Survie

Trap : Rap, Drogue, Argent, Survie

La trap est autant célébrée que stigmatisée et criminalisée. Elle évoque le rap obsessionnel d’artistes comme T.I., Young Jeezy, Gucci Mane, Young Thug ou Future, les planques d’Atlanta et la prison, en France les succès de 13Block et Kaaris, aussi bien que les trilles de caisses claires dans les tubes de Miley Cyrus ou Ariana Grande. La trap est ainsi passée d’une tendance rap aux Etats-Unis à un répertoire de techniques et de structures affectives qui aimantent aujourd’hui des artistes de musique pop ou électronique du monde entier.

Ce livre s’attache à ces histoires d’enfermement et de fuite, grâce à des auteurs et autrices qui vivent, travaillent et écrivent sous son influence.

Une pharmacopée de la trap :  Par Kemi Adeyemi, directrice du Black Embodiments Studio à Chicago, ville dont elle documente la vie nocturne queer.

De la trap house au corps prison :  Par Nicolas Pellion, journaliste sous le pseudo PureBakingSoda, spécialiste des micro-scènes rap américaines et de leurs obsessions.

Anatomie des beats trap : Par Raphaël Da Cruz, journaliste au Mouv, invité régulier de Skyrock, passé par l’ABCDR du son, expert français du beatmaking.

Notes sur la trap : Par Jesse McCarthy, professeur d’anglais et d’études africaines/africaines américaines à Harvard, auteur et poète.

La trap contre l’innocence
Par Nicholas Vila Byers, formé en théorie critique noire, pigiste pour soap ears et N+1, il a également travaillé dans l’aide judiciaire aux familles de prisonniers.

Drill Porn : Par Forrest Stuart, enseignant à Princeton formé à l’ethnographie, proche des Corner Boys, groupe de drill de Chicago.

La trap des Balkans : Par Jernej Kaluža, enseignant chercheur en philosophie et théorie des médias, spécialiste de la foisonnante scène trap des Balkans.

Coédition : Audimat Éditions – Éditions Divergences
15 € – 200 pages
Edité par : Guillaume Heuguet et Etienne Menu

Traduction
Jean-François Caro (pour l’article de Forrest Stuart)
Hervé Loncan (pour l’article de Jernej Kaluža)
Fanny Quément (pour les articles de Kemi Adeyemi, Jesse McCarthy et Nicholas Vila Byers)

LA MÉLANCOLIE DE CELUI QUI VISE JUSTE de Lewis Nordam

LA MÉLANCOLIE DE CELUI QUI VISE JUSTE de Lewis Nordam

À Attrape-Flèche, en plein bayou du Mississippi, la faune sauvage et la flore luxuriante, côtoient des êtres plus bigarrés encore : Monsieur Raney et son fils au crâne démesuré, Hydro ; un petit binoclard grassouillet passionné de comics, prénommé Louis ; un shérif bonne pâte et sa sublime épouse ; un fossoyeur revenu d’entre les morts ; et Morgan, l’as de la gâchette et fierté de la ville, qui vit avec sa mère adoptive, diseuse de bonne aventure. Ce merveilleux microcosme se retrouve bousculé le jour où deux tueurs pervers et sans pitié, de si gentils enfants pourtant, venus braquer la station-service où travaille Hydro, se font abattre. Les habitants d’Attrape-Flèche parviendront-ils à retrouver leur paix intérieure et le chemin qui leur permettra de percer dans le show-business ?

Roman onirique un peu fou et marqué par un optimisme lumineux, La Mélancolie de celui qui vise juste de Lewis Nordan est porté par une écriture limpide, presque hypnotique, capable de nous balader d’être en être, d’idée en idée, et de cœur en cœur. Et quand l’absurde pointe son nez, c’est toujours pour révéler l’humanité en chacun de nous. Si c’est l’amour des armes qui semble vouloir mener cette petite ville au bord de l’explosion, c’est l’amour tout court, l’amour véritable et doux, celui du grand frère pour sa sœur, celui du père pour son fils, celui des amis de longues dates, ou d’un homme pour sa femme, qui seul permettra d’éviter le désastre.

LA MÉLANCOLIE DE CELUI QUI VISE JUSTE de Lewis Nordam
En librairie le 17 juin
Éditions Monsieur Toussaint Louverture

Théo Angelopoulos, Le temps suspendu

Théo Angelopoulos, Le temps suspendu

Théo Angelopoulos est le plus important cinéaste grec. Marqué dans sa jeunesse par la guerre et les conflits politiques, attaché à filmer l’histoire des hommes et le temps qui passe, il a considéré le cinéma comme un acte de résistance à la perte d’utopie, un moyen de garder un oeil neuf sur le désenchantement du monde.

Dans cet ouvrage qui reprend ses entretiens avec l’écrivain Yorgos Archimandritis diffusés sur France Culture en 2009, le réalisateur raconte son enfance, sa découverte de la poésie avant celle du cinéma, le putsch des généraux en Grèce et son exil en France quand il était encore étudiant, son rapport au voyage et au processus de création cinématographique.

Publiés pour la première fois, ces échanges sont le reflet d’une parole aussi rare que précieuse. L’auteur du Pas suspendu de la cigogne (1991) et du Regard d’Ulysse (1995) y montre un visage nouveau et inattendu.

Théo Angelopoulos, le temps suspendu
Entretiens avec Yorgos Archimandritis
EDITIONS ACTES SUD / INSTITUT LUMIÈRE
Format : 10×19 cm / 80 pages / prix : 12€

Peanuts minus Schulz de Ilan Manouach

Peanuts minus Schulz de Ilan Manouach

Peanuts minus Schulz : Le travail distribué comme pratique organisationnelle rassemble une sélection de comic strips confiés aux talents de plus d’un millier de micro-travailleurs de vingt pays différents par le biais de plates-formes digitales de distribution de travail. Le protocole consiste à s’approprier et à copier une bande-dessinée iconique en intégrant des variantes élaborées par Ilan Manouach. Bouleversant l’autorité de l’industrie créative, l’artiste et chercheur Ilan Manouach propose la bande-dessinée conceptuelle comme pratique artistique. Celle-ci vise à mettre à distance l’œuvre source pour revendiquer une forme d’auctorialité élargie, ici à l’ensemble des micro-travailleurs.

L’opération Peanuts minus Schulz révèle les mécanismes d’une créativité en devenir et le potentiel de la forme artistique en flux lorsqu’elle est nourrie de la vision périphérique d’un précariat interconnecté.

« Ilan Manouach est sans aucun doute l’artiste de bande dessinée le plus provocateur, perspicace et intelligent du monde. Après avoir réalisé une série de livres révolutionnaires qui redéfinissent complètement le genre, Peanuts Minus Schulz est son œuvre la plus importante à ce jour. » Kenneth Goldsmith

Live event @Sipur Pashut (Tel Aviv) on May 4th at 7pm CET (1pm EST) with author Ilan Manouach — author of Peanuts minus Schulz, Keren Katz — artist and bookseller at Sipur Pashut and David Desrimais — publishing director of JBE Books : https://www.facebook.com/events/5262251047178983

La peau est la membrane élastique qui enveloppe l’ensemble du corps, Bjørn Rasmussen

La peau est la membrane élastique qui enveloppe l’ensemble du corps, Bjørn Rasmussen

Traduit du danois par Caroline Berg, ce roman raconte une étrange histoire d’amour sadomasochiste entre un adolescent et son moniteur d’équitation. Vibrant et fragile, il casse les codes du récit et de l’écriture, du genre et de la sexualité. Il a été récompensé par le prestigieux Montanas Litteraturpris, décerné chaque année à un auteur danois qui renouvelle un genre littéraire ou présente la réalité de manière surprenante. En 2016, ce roman obtient le Prix de littérature de l’Union européenne. Déjà traduit en plusieurs langues, il est le premier livre de Bjørn Rasmussen publié en France. www.editionsbleuetjaune instagram.com/editionsbleuetjaune/

Zoubkoff – Le roman (vrai) d’un séducteur oublié de Tsé Katchour

Zoubkoff – Le roman (vrai) d’un séducteur oublié de Tsé Katchour

Zoubkoff Le roman (vrai) d’un séducteur oublié est consacré au phénomène médiatique autour d’Alexandre Zoubkoff (1900- 1936). Ce Russe blanc avait créé le scandale en épousant Victoria de Prusse, beaucoup plus âgée que lui, avant de dilapider la fortune de la princesse. Entre 1927 et 1929, le couple iconique Zoubkoff jouissait d’une notoriété mondiale grâce à une presse à sensation encore jeune, celle-ci connaissant son premier grand essor dans l’effervescence des années folles. Après l’expulsion d’Allemagne du séducteur, mythomane et colérique Alexandre Zoubkoff, le Grand-Duché de Luxembourg s’est retrouvé au centre de l’affaire autour du mariage morganatique et de la ruine de la princesse Victoria.

Tsé Katchour est le nom de plume d’un diplomate luxembourgeois né en 1960. Il est l’auteur de deux nouvelles, d’une collection d’histoires courtes, d’un recueil de poèmes, d’une pièce de théâtre et d’une centaine de compositions musicales.

SOUPES DE PRINTEMPS par Guy Savoy, Alexis Voisenet

SOUPES DE PRINTEMPS par Guy Savoy, Alexis Voisenet

Guy Savoy publie le premier de 4 ouvrages de recettes de soupes, chacun consacré à une saison.

« Mange ta soupe ! On se souvient tous de cette injonction parentale qui nous terrorisait à table. Aujourd’hui encore, le souvenir d’une telle phrase fait frémir les enfants que nous demeurons. Pourtant, nos parents avaient mille fois raison d’insister. Autrefois punition, la soupe est devenue, au fil des ans, récréation. Chaudes, tièdes, froides ou glacées, elles sont indispensables à notre bonne forme et je dirais même plus, les soupes sont désormais, grâce au savoir-faire des cuisiniers, l’un des symboles de l’art de vivre à la française. Moulinées, en bouillon ou veloutées, elles sont des concentrés de l’excellence des produits de la terre et de la mer que nous retrouvons sur les étals des marchés des villes et villages français. Avec des légumes, des fruits, des épices, des herbes, parfois des viandes ou des poissons, les soupes se réinventent et se singularisent à l’image de cette collection de quatre recueils pour quatre saisons. Classiques, traditionnelles ou originales, toutes ces soupes ont un point commun : elles incarnent une ode à la gourmandise et à l’enfance retrouvée. Une enfance récréative pour que la soupe redevienne la madeleine de Proust de nos tendres années. » Guy Savoy

Pour le Pire T.1 de Taro Nogizaka

Pour le Pire T.1 de Taro Nogizaka

“Le clown de Shinagawa” avait défrayé la chronique lors de son arrestation : cette tueuse en série corpulente, déguisée en clown, avait découpé et caché les corps de ses victimes… Pour aider l’enfant d’une victime à retrouver la tête de son père, Arata Natsume, assistant social, va la rencontrer. Mais contre toute attente, une frêle et fragile jeune fille arrive en face de lui. Est-elle vraiment un monstre sanguinaire ? Pour le savoir, Arata va devoir se livrer à un jeu dangereux en se prétendant amoureux d’elle…

Pour le pire - Trailer

Une héroïne serial killer, mythomane, psychopathe mais néanmoins sensible et attendrissante… Comme Arata, vous succomberez vite aux charmes venimeux de cette héroïne hors du commun, et suivrez avec intérêt cette enquête qui n’est pas sans rappeler Mindhunter. Et comme toujours, les traits de Nogizaka sculptent avec réalisme toute la beauté et la noirceur de l’âme humaine !

Pour le pire T.1 disponible en librairie !

BARTHÉLÉMY TOGUO  –  MONOGRAPHIE  par Philippe Dagen

BARTHÉLÉMY TOGUO – MONOGRAPHIE par Philippe Dagen

« Mon travail est toujours un lieu où la violence côtoie le plaisir, où le plaisir côtoie la douleur, la sexualité côtoie la guerre, qui côtoie à son tour la solitude. La nature est célébrée, l’être humain est violenté par le monde. »
Barthélémy Toguo

Coïncidant avec les expositions que lui consacrent cette année le musée du Quai Branly – Jacques Chirac (du 6 avril au 5 décembre) et la Galerie Lelong & Co. (à partir de septembre 2021), cet ouvrage est la première monographie encore jamais dédiée à l’un des artistes africains les plus importants de notre époque : Barthélémy Toguo, né en 1967 à Mbalmayo au Cameroun.

Artiste engagé, Toguo est aussi au cœur du projet Bandjoun Station, un lieu de création artistique pluridisciplinaire, autonome et autarcique, proposant des activités pédagogiques, expositions, rencontres, ateliers et résidences d’artistes.

Ses œuvres sont aujourd’hui conservées par de grandes institutions internationales dont le MoMA, le Studio Museum de Harlem à New York, le Centre Pompidou à Paris, la Tate Modern à Londres, les
Kunstsammlungen der Stadt de Düsseldorf.

Cette publication de 280 pages et 350 illustrations, bilingue français/anglais, réalisée en étroite collaboration avec l’artiste et la Galerie Lelong & Co., s’enrichit d’un essai de Philippe Dagen, historien de l’art, chercheur, critique d’art et écrivain et chroniqueur pour le quotidien Le Monde.

Parution avril 2021. Édition reliée, bilingue français/anglais, au format 27 x 30 cm – 280 pages – 350 illustrations ISBN 978-2-37074-144-8 – 49 €

Je lis…moi non plus  – Le CNL lance une nouvelle série consacrée à la lecture

Je lis…moi non plus – Le CNL lance une nouvelle série consacrée à la lecture

« Je lis… moi non plus » : une série de vidéos en partenariat avec l’INA autour de la lecture
Que provoque en nous la lecture ? Que lit-on et pourquoi ? Quand et où lisons-nous ? Comment les auteurs voient-ils leurs lecteurs ?

Dans le contexte de la crise sanitaire, le livre a résisté. Pendant les confinements, les Français ont beaucoup lu et ont montré leur attachement au livre ; comme « refuge » et source d’évasion. Le Centre national du livre a déniché pour nous un choix de pépites du petit écran dans les archives de l’INA pour découvrir nos milles et une façon de lire. Des stars, de Jeanne Moreau à Serge Gainsbourg, mais aussi des courtiers en assurance, des coiffeurs, des secrétaires, de jeunes apprentis et des allumeurs de réverbères témoignent de leurs pratiques et de leur amour de la lecture.

[CNL] Je lis… moi non plus | Un allumeur de réverbères devant une librairie en 1966

Pour découvrir le premier épisode de la série « Je lis … moi non plus » www.centrenationaldulivre.fr

Le Musée Guimet récompense Fang Fang, autrice chinoise

Le Musée Guimet récompense Fang Fang, autrice chinoise

Le Musée Guimet s’engage et pose un geste fort en faveur de la liberté d’expression. À l’occasion de son prix littéraire, il a en effet choisi de distinguer Fang Fang, autrice chinoise placée en résidence surveillée et dont les œuvres font l’objet d’une censure désormais systématique dans son pays. Dans Funérailles Molles, elle aborde le sujet aujourd’hui encore tabou de la brutale réforme agraire menée dans les années 1950 par la Chine de Mao.

Le jury de la quatrième édition du Prix Émile Guimet de littérature asiatique, présidé par Aurélie Filippetti et composé de Pascal Bruckner, Guillaume Husson (délégué général du syndicat de la librairie française), Mathilde Tamae-Bouhon et Sophie Makariou, présidente du Musée Guimet, décerne ainsi à la romancière une distinction hautement symbolique de la part de cette grande institution française face à la répression subie par les intellectuels chinois. Les œuvres Funérailles Molles ainsi que son journal de confinement à Wuhan, (Wuhan, ville close) sont interdites en Chine.

La cérémonie de remise du prix Emile Guimet s’est tenue, dans le cadre de La Nuit de la Lecture (Ministère de la Culture), le samedi 23 janvier 2021 à 20h, présentée sous forme d’un film vidéo diffusé sur les plateformes internet (Youtube) et sur le site du musée www.guimet.fr.

Les Nuits de la Lecture au MNAAG

Les autres ouvrages sélectionnés :
• Fuir et revenir, de PRAJWAL PARAJULY (Inde), traduit de l’anglais par Benoîte Dauvergne, éditions Emmanuelle Collas
• La Grande Traversée, de SHION MIURA (Japon), traduit du japonais par Sophie Relle, Actes Sud
• Quand le Ciel pleut d’indifférence, de SHIGA IMUZI (Japon), traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, éditions Picquier
• Tempête rouge, de TSERING DONDRUP (Tibet), traduit du tibétain

Bowie par Mike Allred

Bowie par Mike Allred

A l’occasion du cinquième anniversaire de la disparition de David Bowie le 10 janvier 2021, découvrez ou redécouvrez la vie d’une des icônes de la pop culture à travers un roman graphique hors du commun !

« C’est la vie de Bowie sous forme de paraboles et d’histoires imaginaires, une reconstitution magnifiquement documentée, sans doute meilleure que d’authentiques reportages d’époque. C’est la rétrospective fantasmée de la vie d’une personnalité fantasmatique, inspirée par la vie de son interprète, un certain David Jones, qui vécut jadis à Bromley et naquit à Brixton. » Neil Gailman

Grand admirateur de l’esthétique de David Bowie, le monstre du comics Mike Allred a décidé de mettre en images les plus grandes séquences de la vie d’un géant de la pop culture. Première biographie illustrée sur David Bowie, Bowie propose une vision originale et fidèle de la vie de cette icône par un auteur reconnu dans le milieu du comics, accompagnée d’une préface de Neil Gaiman.

Michael Allred est l’artiste, lauréat du prix Eisner, responsable d’oeuvres graphiques classiques telles que Madman, Silver Surfer, Red Rocket 7 et iZombie. Il est également cocréateur et ou contributeur d’oeuvres phares telles que Sandman, Doom Patrol, Bug! Les Aventures de Forager, Batman ’66 et X-Force.

Steve Horton est l’auteur et cocréateur de la série acclamée par la critique Satellite Falling.

Laura Allred s’occupe de la mise en couleurs de la plupart des oeuvres de Michael Allred. En 2012, elle a remporté un prix Eisner pour son travail sur iZombie et Madman après deux nominations précédentes, pour Red Rocket 7 en 1998, et Madman et Happydale en 2000.

Titre : Bowie
Editeur : Huginn & Muninn
Date de sortie : 23/10/2020
Nombre de pages : 160
EAN : 9782364807303
Prix : 21,95€

LA LITTERATURE : LA RELIGION DES ISLANDAIS ?

LA LITTERATURE : LA RELIGION DES ISLANDAIS ?

Si l’Islande est connue pour sa géothermie et ses magnifiques paysages, elle offre aussi une culture littéraire extrêmement riche. Île de contrastes, aussi impressionnante qu’inspirante, la Terre de Glace est depuis toujours, un terrain fertile pour l’imaginaire et la créativité des islandais. En plus d’être le pays où on lit le plus au monde, c’est également le pays où on compte le plus d’écrivains, proportionnellement à sa population ! Aujourd’hui, les auteurs islandais prennent la parole et nous racontent l’importance de la littérature pour ses habitants.

Icelandic Authors talk about Icelandic Literature - in French!

Au royaume du polar, une fois le mois de décembre arrivé, alors que les jours rétrécissent, le nombre de livres vendus explose. Phénomène et tradition locale, on appelle ce « déluge de livres de Noël » le Jólabókaflóð. Une fois le temps des fêtes arrivé, les Islandais cultivent une véritable passion pour les livres. Une coutume veut que chaque personne reçoive au moins un livre comme cadeau de Noël sous son sapin !

Pour suivre l’Islande : www.fr.visiticeland.com

LA GAMEUSE ET SON CHAT (Volume 1)

LA GAMEUSE ET SON CHAT (Volume 1)

Comment survivre à l’arrivée d’un chat quand on ne vit que pour les jeux vidéo ?

Kozakura, 29 ans, célibataire et fière de l’être. Son but dans la vie : consacrer la moindre minute de son temps libre aux jeux vidéo. Mais voilà qu’un nouveau joueur fait son apparition dans sa vie : un petit chat tout ce qu’il y a de plus réel, qui va bien l’occuper entre deux parties… Car cohabiter avec un félin plein de vie, ce n’est pas pour les petits joueurs, et la gameuse va le découvrir à ses dépens !

Scénario & Dessin : NADATANI Wataru (Parution le 06 Janvier 2021)

En découvrir plus: https://www.doki-doki.fr

LA FABRIQUE DE L’HISTOIRE DE L’ART – 200 REVUES 1903-1969

LA FABRIQUE DE L’HISTOIRE DE L’ART – 200 REVUES 1903-1969

Fréquenté des seuls chercheurs ou spécialistes, ce magnifique corpus éditorial demeure très peu connu. C’est pourquoi les auteurs ont choisi de raconter une histoire de l’art subjective, vivante et accessible, à travers 200 aventures éditoriales. L’enjeu est d’incarner la diversité des registres : de la virulence pleine d’humour des revues Dada à la verve postcoloniale de la revue martiniquaise Tropiques d’Aimé Césaire jusqu’à l’énergie de Provoke, revue de photographie expérimentale japonaise.Selon un déroulé chronologique, les revues sont présentées au travers de fac-similés au format d’origine, couverture et pages intérieures, et selon trois types de contenus : des notices courtes et vives, des focus pour restituer des aventures éditoriales d’exception, des récits contextuels pour mettre en lumière les parcours biographiques uniques d’éditeurs passeurs. Et ainsi faire revivre ces intenses liens de sociabilité culturelle qui ont durablement façonné l’histoire de l’art du XXe siècle.

Damarice Amao, Mica Gherghescu, Mélanie Godefroy, Laurence Gueye-Parmentier, Camille Lenglois, Julia Motard, Annalisa Rimmaudo, Stéphanie Rivoire, Beatriz Sanchez-Santidrian, Didier Schulmann, Anne-Marie Zucchelli-Charron

En librairie le 4 Novembre, éditions Textuel

Black Tuesday, un roman feuilleton et un Podcast

Black Tuesday, un roman feuilleton et un Podcast

Voltaire Legland est un homme ordinaire, bien ancré dans la réalité. Le jour où il apprend que Neo Famicom, le plus grand fabricant de consoles de jeux vidéos au monde va organiser une vente spectaculaire dans sa ville, son destin bascule. Saura-t-il se monter à la hauteur des espérances placées en lui ? Black Tuesday est un roman feuilleton podcasté, in progress qui évolue chaque jour… https://www.jet-society.com/black-tuesday/

France Culture – George Orwell

France Culture – George Orwell

« Ce mort continue à nous parler avec plus de force et de clarté que la plupart des commentateurs et politiciens dont nous pouvons lire la prose dans le journal de ce matin. » C’est ainsi que Simon Leys parlait de George Orwell dans son essai Orwell ou l’horreur de la politique, paru en… 1984. Il y a presque quatre ans, juste après l’élection de Donald Trump, 1984 le célèbre roman dystopique d’Orwell caracolait en tête des ventes aux États-Unis. Alors que l’adjectif « orwellien » semble plus que jamais propre à qualifier notre monde, on ne compte plus les comparaisons entre « Big Brother » et l’Amérique d’aujourd’hui ou entre la novlangue et les « faits alternatifs »…

George Orwell prophète, George Orwell boussole, George Orwell visionnaire insurgé ? Quel que soit le vôtre, profitons des honneurs que lui accorde la Pléiade pour se plonger dans son oeuvre !

https://www.franceculture.fr

Une fille comme toi de Jan Baetens

Une fille comme toi de Jan Baetens

Ce livre propose une réécriture très singulière du ciné-roman-photo en utilisant exclusivement des photogrammes déjà publiés appartenant à la collection privée de plus de 1 500 magazines de l’auteur. C’est une plongée dans les univers cinématographiques qui capturèrent l’imaginaire d’une époque en même temps qu’une approche critique du genre par le biais de courts essais par le spécialiste Jan Baetens. Voici un film qui n’a jamais existé mais dont on reconnaît pourtant toutes les scènes.

Jan Baetens,
Une fille comme toi
48 pages
300 photogrammes issus d’une collection
de plus de 1500 ciné-romans-photos
238 x 310 mm
ISBN: 978-2-36568-032-5
Parution: Octobre 2020
Prix: 20€
https://www.jbe-books.com/products/une-fille-comme-toi-jan-baetens

Boulevard Paris 13, présenté par Mehdi Ben Cheikh

Boulevard Paris 13, présenté par Mehdi Ben Cheikh

Après Tour Paris 13, un nouveau projet spectaculaire a vu le jour à Paris où la ligne de métro aérien n°6 traverse désormais un « musée à ciel ouvert », le long du boulevard Vincent Auriol : Boulevard Paris 13 et ses 50 fresques monumentales, réalisées par les plus grands artistes internationaux. Les murs de Shepard Fairey, Faile, D*Face, Tristan Eaton, Seth, Roa, Inti, Vhils, C215 ou encore Invader se succèdent ainsi comme dans une galerie géante.

Ce coffret inédit permet de vivre ou de re-vivre cette expérience unique, à travers un ouvrage très largement illustré qui raconte la genèse et le making of du projet, accompagné de 10 planches recto-verso permettant d’accrocher ses murs préférés…chez soi !

Mehdi Ben Cheikh est le fondateur de la Galerie Itinerrance (dans le 13e arrondissement de Paris) spécialisée dans le Street Art.

En librairie le 8 octobre 2020 (Albin Michel)

Touch the sky with your eye de David Horvitz

Touch the sky with your eye de David Horvitz

Un abécédaire d’actions poétiques à réaliser dès que possible. Touch the sky with your eye est un livre d’artiste pour enfant conçu par le plasticien américain David Horvitz. Prenant la forme d’un abécédaire bilingue, il offre au jeune public de se familiariser avec 26 mots et notions en anglais et français. Cette publication est également l’occasion de développer pour chaque lettre une action performative pour en faire un recueil d’instructions poétiques. S’inscrivant dans la tradition des livres d’actions conceptuelles, David Horvitz propose pour Jean Boîte Éditions un long poème qui replongera les adultes dans l’imaginaire des enfants tout en permettant à ces derniers de porter une attention particulière à la nature qui les entoure, de jouer avec la notion étirable du temps ou de vouloir déplacer l’immatérialité de certains éléments.

De « Dans une forêt, trouve un arbre aussi haut que toi » en passant par « Écrit un poème à une montagne », l’ensemble des propositions est richement illustré par 26 aquarelles de David Horvitz, et traduit en français par l’artiste Julien Bismuth.

Touch the sky with your eye by David Horvitz

English and French
195 mm x 265 mm
64 pages
Graphic design by Joanna Starck
Reproductions by Antonin Verrier
ISBN 978-2-36568-028-8
First publication 2019
https://www.jbe-books.com/products/touch-the-sky-with-your-eye-by-david-horvitz

Le Signal par Maxime Chattam

Le Signal par Maxime Chattam

La famille Spencer vient de s’installer à Mahingan Falls.
Un havre de paix.
Du moins c’est ce qu’ils pensaient….
Meurtres sordides, conversations téléphoniques brouillées par des hurlements inhumains et puis ces vieilles rumeurs de sorcellerie et ce quelque chose d’effrayant dans la forêt qui pourchasse leurs adolescents…
Comment le shérif dépassé va-t-il gérer cette situation inédite?
Ils ne le savent pas encore mais ça n’est que le début…

A découvrir au format Ebook: www.kobo.com

Le Menhir d’or, une aventure illustrée d’Astérix, écrite par René Goscinny et dessinée par Albert Uderzo

Le Menhir d’or, une aventure illustrée d’Astérix, écrite par René Goscinny et dessinée par Albert Uderzo

Vendue pour la première fois sous la forme d’un livre-disque en 1967, cette aventure unique est devenue quasiment introuvable et n’a jamais été publiée en album. Cette histoire écrite avec la truculence de René Goscinny pour un enregistrement audio et illustrée pour le livret accompagnant le disque avec le génie graphique d’Albert Uderzo est un petit bijou à redécouvrir.

Au village, l’agitation règne : Assurancetourix a décidé de participer au célèbre concours de chant des bardes gaulois pour remporter le menhir d’or. Pour le protéger dans cette compétition suivie de près par les romains, Astérix et Obélix sont chargés de l’accompagner : ils ne doivent pas quitter Assurancetourix des yeux ; quitte à y perdre une oreille !

Ce nouvel album illustré proposera une nouvelle mise en page avec une pagination plus forte qui permettra de mieux se plonger dans les textes et dessins de ces deux génies du neuvième art. À cette occasion, afin d’accompagner l’inaltérable et génial scénario de son ami René Goscinny, Albert Uderzo a pu superviser fin 2019, le travail de restauration mené par ses plus fidèles collaborateurs sur des illustrations absolument sublimes. Du grand art !

Le Menhir d’or – L’album illustré. En librairie le 21 octobre 2020

Visuels : Astérix® – Obélix® – Idéfix® / © 2020 Les Éditions Albert René / Goscinny – Uderzo

I’m The Man L’histoire du mec d’Anthrax par Scott Ian

I’m The Man L’histoire du mec d’Anthrax par Scott Ian

Mon histoire dans Anthrax est marquée par la détermination, le dévouement, parfois la chance – ou la malchance. C’est une histoire remplie de triomphes et de défis, pas seulement de drames et de combats. Je me suis éclaté et je me suis rendu compte que l’industrie de la musique est l’entreprise la plus folle et la moins prévisible au monde. Littéralement, tout peut arriver. Ayant passé plus de trente ans à sortir des albums et à faire des tournées, j’ai accumulé un tas d’expériences marrantes et fascinantes, avec mon groupe, mes amis, mes pairs et les gens que j’ai rencontrés depuis le moment où je me suis mis à jouer de la guitare acoustique, et jusqu’au jour où je suis monté sur scène au Yankee Stadium dans le cadre du Big Four Festival.

Anthrax - Antisocial (Official Video)

S’il s’agit d’Anthrax, « I’m the Man » et voici mon histoire. En découvrir plus: http://www.camionblanc.com/detail-livre-i-m-the-man-l-histoire-du-mec-d-anthrax-1114.php

#ResteChezToi avec un manga ! Docteur Slump perfect edition

#ResteChezToi avec un manga ! Docteur Slump perfect edition

Un grand bravo et merci à Glénat pour l’opération #ResteChezToi avec un manga, qui permet de (re)découvrir de nouvelles séries, avec chaque jour un tome d’une série incontournable, en libre accès pendant 48h ! Pour ma part je suis dans les starting-blocks pour Docteur Slump perfect edition – Tome 1

Première grande série de Toriyama à avoir connu un succès phénoménal, Docteur Slump est réédité en français dans sa version Perfect. Ce monument de l’humour bénéficie ainsi d’une toute nouvelle traduction, encore plus fidèle à la version japonaise, de ses pages couleurs d’origine et, comme toujours, d’illustrations de jaquettes inédites signées par l’auteur. L’histoire, elle, n’a pas changé : dans le curieux village Pinguin, le génial savant Sembei Norimaki conçoit un robot ressemblant à une petite fille, à la force herculéenne : Aralé. Mais son insouciance et sa naïveté invraisemblables vont rapidement déclencher toute une série de catastrophes et d’événements plus loufoques les uns que les autres?

En découvrir plus: ici

On se rappellera du mythique crossover :

Oh Simone ! par Julia Korbik

Oh Simone ! par Julia Korbik

Cette biographie de Simone de Beauvoir est tout à fait inédite, tant dans sa forme que dans son ambition: faire découvrir Simone de Beauvoir à une génération de femmes entre 16 et 35 ans qui n’ont jamais lue, ou même ne la connaissent pas. Sans hésiter à faire descendre la «grande Simone» de son piédestal pour en faire une femme qui a commis des erreurs, qui parfois les a reconnues, et parfois non, bref une femme (presque) comme les autres, Oh, Simone! met en lien la vie et l’oeuvre de Simone de Beauvoir et la rend ainsi accessible au plus grand nombre. Cet essai extrêmement précis et documenté est aussi très dynamique et agréable à lire. Simone de Beauvoir a beau nous avoir quitté.es il y a plus de 30 ans, sa pensée, ses questionnements et ses réflexions demeurent plus que jamais actuels. Son engagement féministe, ses activités politiques, ses essais philosophiques, son œuvre littéraire ou tout simplement la façon dont elle a choisi de vivre sa vie : tout vaut la peine d’être découvert. Une question traverse le livre de bout en bout : et si l’œuvre la plus importante de Simone de Beauvoir était finalement sa vie, une vie qui l’a vue s’émanciper d’une tutelle parentale extrêmement conservatrice, puis de la tutelle intellectuelle de Jean-Paul Sartre pour vivre libre la vie intellectuelle et amoureuse qu’elle voulait mener ? Pour répondre à cette question, ce livre s’articule autour de six parties : Devenir, Aimer, Penser, Écrire, Agir, Lutter.

Voici ce que propose Oh, Simone : penser, lire, apprendre, aimer et rire (promis !) avec Simone de Beauvoir, une femme résolument moderne.

Julia Korbik est une autrice et journaliste allemande née en 1988. Parfaitement francophone, elle est passionnée par la philosophie et la littérature française et, depuis sa découverte lorsqu’elle était collégienne, par la vie et l’œuvre de Simone de Beauvoir. Son premier livre, Stand Up, paru en 2014, s’est vendu à plus de 10 000 exemplaires en Allemagne et a reçu un excellent accueil public et critique. Oh, Simone !, paru en décembre 2017, est son deuxième ouvrage (10000 exemplaires vendus à ce jour). Julia Korbik est en train de s’imposer en Allemagne, mais aussi en Europe, comme la voix incontournable d’un féminisme pop, grand public, jeune et dynamique.