Je déteste les livres qui commencent par une introduction fastidieuse. Prolégomènes insipides destinées à mettre en place le carcans étriqué dans lequel va se dérouler la basique intrigue. Lente mise en place de personnages, pseudo suspens, rarement vus tels que l’auteur l’aurait voulu, soit parce qu’il ne les décrit pas comme il le faut (incompétent), soit parce que le lecteur est trop limité pour y arriver !

Pour ma part, c’est très clair, je vais vous parler d’un salaud de la pire espèce et comme tous les salauds il va arriver à vous séduire et finalement c’est moi que vous condamnerez. Mais ce n’est pas grave, ne prenez pas cet air courroucé, je vous vois froncer les sourcils et vous dire « encore un qui se victimise, le seul coupable est toujours soi même. » et autres arguments psychologiquement admis et encouragés par les magazines féminins.

De toute façon à travers ce prisme du miroir qu’est l’autre je solde inévitablement mes comptes avec une partie de moi que je rejette.

J’hésite à appeler cet homme, car il s’agit d’un homme, Alfred ou Léon, Léon c’est rond tandis qu’Alfred ça fait majordome. Laissez moi réfléchir… Va pour Alfred ça correspond mieux à son obséquiosité.

Ce cher Alfred est né au moment où il le fallait, durant la 2eme guerre mondiale. À croire que cette inadmissible violence s’est naturellement instillée dans son sang. Dans une famille bourgeoise catholique mais pas trop il a commencé par annexer le lait rationné destiné à son petit frère. Angoissant le bougre déjà bien replet pour son âge.

Alfred
Qui es-tu petit morveux pour revendiquer une place ? Il n’y a que moi qui compte, jamais les parents ne te préfèreront, j’ai 3 ans et toi tu viens juste de naître, je pourrais très bien t’étouffer avec un coussin ou te faire tomber du berceau face contre terre… J’ai 3 ans et je ne formalise pas mais je conceptualise ces idées. Je n’éprouve pas de sentiments à l’égard de ce minable petit être, ni des Géniteurs, ils sont là pour me nourrir et me servir. Ils sont fonctionnels. Je réalise que lorsque je fais des sourires ou je suis amical avec le morveux ils manifestent leur contentement. Quand ils me regardent je caresse la joue du niard et dès qu’ils se retournent je lui fais une petite pichenette. Je suis le plus fort. Je suis le meilleur. Il n’y a que moi qui compte et le monde tournera toujours ainsi.

Le temps passe et Alfred grandit, son système de pensées n’a pas évolué mais s’est affiné, les coupables de sa naissance ont plus de moyens financier. Le père est un homme d’affaire important et la mère une femme de maison on ne peut plus respectable. Alfred est destiné vivre comme un Prince.

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