Vous ne me voyez pas et c’est tant mieux, d’une part parce que je n’ai pas encore pris ma douche et d’autre part car je viens de craquer la jointure de mes phalanges (signe avant coureur d’énervement numérique), prêt que je suis à massacrer frénétiquement les touches du clavier de mon mac déjà bien amoché pour rédiger ce pamphlet résolument anti sclérosés du bulbe.

Depuis 2004 je blogue donc je suis diront certains. Pour ma part, j’ai surtout l’impression de contribuer modestement à une formidable aventure dont l’histoire s’écrit encore au quotidien, de m’instruire et de découvrir en permanence des choses anciennes et nouvelles (tous domaines confondus), de partager parfois avec des êtres que je n’aurais jamais rencontré autrement des proses uniques et même (trop rarement) lucratives. Ceci est ma réalité. En revanche ce que je conserve des early years, c »est l’esprit d’entraide et de solidarité des pionniers. La blogosphère est un univers si vaste que l’on peut s’y perdre et je n’ai pour autant jamais rechigné à donner un coup de main à l’un ou à l’autre, artistes ou produits en mal de promo, à donner des conseils ou échanger des liens avec des « collègues », à suivre sur facebook ou twitter même sans retour certains désireux de gonfler leurs stats. C’est ainsi, on ne se refait pas.

Ce que je ne supporte plus c’est la médiocrité de certains et certaines (suivez mon regard les afficionados de la mode by prisunic ou de bibop déjà obsolètes) qui se comportent comme des divas, réclament pour n’importe quel billet une rétribution financière, se comportent lorsqu’ils sont invités à des évènements comme des margoulins de la pire espèce, sont en permanence désagréable et jettent l’opprobre sur toute la profession.

C’est quoi ton problème meuf ou mec ? t’as 500 ou 10 000 visiteurs quotidiens (woua les stats de fou :))  1000 ou 5000 amis sur Facebook et depuis ton stage en agence (excuse ton taf de community manager) tes pieds ne décollent plus du sol ? Compte sur moi, je vais te faire retoucher le plancher des vaches blogueur décadent ! c’est justement parce que tu représentes quelque chose que tu dois être exemplaire. Faire la distinction entre la demande de conseil, de coup de main et la vente d’espace pub. Arrête de te prendre pour Perez Hilton ou je ne sais quelle autre « star » préfab de la blogosphère mis en exergue par tes meilleurs ennemis, les journalistes. Tant que tu conserveras cette attitude minable, ta manière de répondre aux mails, que tu te branleras sur la moindre sollicitation de marques qui se foutent de ta gueule et passeront à un(e) autre le jour ou tu seras lassé(e) d’aller pomper ton contenu sur les autres, alors tu continueras de faire du tort à toutes celles et ceux qui s’investissent, soit pour se faire connaitre et démontrer leurs capacités dans des domaines spécifiques, soit parce qu’ils aiment ça.

Sans faire du Freud ou du Jung, il est possible (probable) que tu sois tout naze dans la vie de tous les jours. Je comprends que ça te fasse mouiller de culpabiliser des minettes en leur disant que de ne pas rentrer dans du 34 est ha-llu-ci-nant alors que toi même tu es limite chez prénatal; de même toi qui te fais refouler de toutes les boites de nuit de France et de Navarre avec ton look à la Patrick Chirac (ton film culte) c’est excusable d’être jaloux de celles et ceux qui vont profiter sans vergogne de tes bons plans. Ou encore le petit provincial qui fait l’apologie d’événements sur Paris auquel il ne pourra jamais aller car scotché à son boulot si éloigné de sa réalité… Il n’en demeure pas moins que tu dois prendre conscience de tes responsabilités, c’est pour ça que les journalistes te détestent, ils font des enquêtes terrains, utilisent leur temps, parfois leurs ressources pour faire des papiers complets de 5 000 signes, parfois bien écrits, intéressants qu’ils vont vendre 60 euros et toi tu vas empocher 400 ou 500 euros pour 250 mots simplement parce que tu as mis en ligne « Luxor j’adore », l’équivalent stylistique de la rédaction d’entrée en CM2 adoubé de surcroit par les visiteurs et l’intelligentsia locale.

Le guide des bonnes manières dans la blogosphère à suivre prochainement, d’ici là j’aurais décollé quelque têtes, il manquait un shérif dans cet univers impitoyable ? Me voici autoproclamé comme tel, de futilité publique certes mais comme l’a dis un jour Charles Bronson « Baisse les yeux et rase le mur ». Do it or be Square !