Stephane Bourgoin est selon sa biographie, un éminent spécialiste des tueurs en série. Lorsqu’on l’interroge en tant que tel sur la tuerie d’Oslo, sa réponse ne fait pas l’ombre d’une équivoque : Si les médias ne parle pas du tueur lui même, ne le montre pas, ne divulgue pas d’informations sur lui, alors les tueurs de masse potentiels prendront conscience que quelque soient leurs actes ils resteront dans l’anonymat, sans pouvoir accéder à la postérité ou faire entendre leur message et de fait il y aura une recession de ce type de crime. »

Que font les médias ? Tout l’inverse. Profusion d’images en une des journaux télévisés. Débats très sérieux pour expliquer l’injustifiable. Instillation d’une polémique nationale. Instauration d’un climat de peur.

Radios, télés, Internet, journaux tous unis pour stariser celui dont on ne devrait pas prononcer le nom, non pas par crainte mais pour ne pas le laisser tirer bénéfice de cette sordide situation.

Le pire ce sont ces voix des commentateurs qui ne semble même pas affectées, mécaniques, lorsqu’elles décrivent dans les prolifiques reportages les scènes d’horreur qui se sont déroulées « pour de vrai » faut-il le rappeler.

Au lieu de recueillement, de fraternité et de compassion à l’égard de ceux qui ont souffert, ces derniers jours nous avons vécu l’abjecte et la consternante bêtise de l’information diffusée dans le seul but de vendre de l’espace publicitaire. Déontologie ? Mon cul ! Tous coupable de traiter le sujet comme un spectacle grand guignolesque. C’est arrivé près de chez vous version 2011 c’est avec une caméra cachée et google map.

Pendant ce temps là, la Somalie, des bateaux échoués qui font encore plus de mort que la tragédie d’Oslo et d’autres nouvelles peut être plus terribles, traitées sur le même plan que l’arrivée du tour de France ou la météo. Je ne suis bien entendu pas plus vertueux qu’un autre, et je n’ai aucune leçon à donner, c’est juste que j’ai l’impression que les médias grisés par leur immense pouvoir ne se rendent malheureusement plus compte de rien…