L’entreprise S.T. Dupont voit le jour en 1872, dans l’atelier parisien de Simon Tissot-Dupont, d’où proviennent les initiales « S.T. ». Celui-ci est issu de la migration savoyarde de la seconde partie du xixe siècle2. Simon Tissot-Dupont est né en 1847 au village de Saint-Ferréol, à proximité de Faverges où il décède en 1922.

À l’origine, Simon Tissot-Dupont crée une entreprise de carrosserie qui disparaît après un incendie. Il rachète ensuite un atelier de fabrication de porte-documents de qualité qu’il fait fleurir. En 1919, âgé de 72 ans, il lègue son affaire à ses deux fils, Lucien et André2. Rapidement la société s’agrandit et emploie 250 personnes. En 1923-24, les frères décident d’installer une usine de production à Faverges, qui possède déjà un tissu industriel avec les soieries de la compagnie Duport et la société helvétique Stäubli.

Face à la crise de 1929, et à la suite d’un voyage à New York, Lucien décide d’orienter l’entreprise vers la production de produits de luxe, notamment des mallettes de voyage, à destination du « Gotha » international. La qualité des produits gagne, notamment avec l’utilisation de la laque de Chine ou l’or. La fabrication des premiers briquets démarre en 1939. Il s’agit d’un briquet en or, intégré à la mallette de Yadavindra-Singh, maharadjah de Patiala.

Pendant la guerre, les acheteurs de mallettes étant moins nombreux, André suggère l’idée de fabriquer des briquets à essence. Le brevet est déposé en 1941, à Annecy. À la fin de la guerre et compte tenu de la restriction de la durée des voyages, la société S.T. Dupont oriente sa production vers les briquets. Parmi les utilisateurs célèbres de briquets Dupont, on note Andy Warhol, Coco Chanel, Marilyn Monroe, Louis Renault, le duc et la duchesse de Windsor, Jackie Kennedy ou encore Humphrey Bogart et Audrey Hepburn (les deux derniers ont même chacun donné le nom à une ligne de briquets).

Le prestige de la marque s’accroît à l’occasion du mariage de la princesse Élisabeth d’Angleterre, en 1948, lorsque le président de la République française Vincent Auriol lui offre une mallette de voyage signée S.T. Dupont, la dernière produite.