Ils ont envahi les réseaux dits sociaux et les magazines Lifestyle (H/F) avec leur mode de vie identitaire et uniformisé, basé sur l’entrainement à la salle de sport, les parcours kilométrés en semaine, les compétitions de running du week-end, les repas vitaminés à base de graines, bowls vegan, plats à moins de 30 calories, régimes… Ils ne parlent que de ça, font la roue dès qu’on salue leur silhouette toujours plus filiforme, trichent tout de même sur instagram, mais c’est de bonne guerre parce que tout le monde le fait, assènent sans cesse leur vérité sur le corps, il n’y a pas mieux, ni plus sain, ni plus appréciable, ils vivront très vieux et en très bonne santé, ils seront très beaux, mais seront-ils heureux ? Connaîtront-ils le goût du sel de l’existence ? Les quelques bons vivants encore en activité sont acculés, arc-boutés et de moins en moins enclins à la ripaille et à la gaudriole. Alors les zombies healthy sont certes proches de la perfection en extérieur, mais que serait la littérature par exemple, sans les esthètes de la fourchette et de la dive bouteille que furent notamment et parmi d’aussi illustres, Rabelais ou Alexandre Dumas ? Et l’humour dans tout ça ? Non pas pour rire de mais avec, avec celles et ceux qui tournent les phrases et les mots comme des grands crus et qui transforment les repas en véritables jubilations ? Serait-il possible dans un absolu idéal, de concilier les deux ? dépasser le culte du corps pour faire saillir les lumières de l’esprit ? François Rabelais a dit : “Par le monde, il y a beaucoup plus de couillons que d’hommes.”, c’est un fait malheureusement établi…